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jeudi 26 novembre 2015

La Marseillaise.

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REFRAIN

Aux armes, citoyens !
 Formez vos bataillons !
 Marchons, marchons !
 Qu'un sang impur...
 Abreuve nos sillons !

COUPLETS
I
Allons ! Enfants de la Patrie !
 Le jour de gloire est arrivé !
 Contre nous de la tyrannie,
 L'étendard sanglant est levé ! (Bis)
 Entendez-vous dans les campagnes
 Mugir ces féroces soldats ?
 Ils viennent jusque dans vos bras
 Égorger vos fils, vos compagnes

 REFRAIN
II
Que veut cette horde d'esclaves,
 De traîtres, de rois conjurés ?
 Pour qui ces ignobles entraves,
 Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
 Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
 Quels transports il doit exciter ;
 C'est nous qu'on ose méditer
 De rendre à l'antique esclavage !

 REFRAIN
III
Quoi ! Des cohortes étrangères
 Feraient la loi dans nos foyers !
 Quoi ! Des phalanges mercenaires
 Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
 Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
 Nos fronts sous le joug se ploieraient !
 De vils despotes deviendraient
 Les maîtres de nos destinées !

 REFRAIN
IV
Tremblez, tyrans et vous, perfides,
 L'opprobre de tous les partis !
 Tremblez ! Vos projets parricides
 Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)
 Tout est soldat pour vous combattre.
 S'ils tombent, nos jeunes héros,
 La terre en produira de nouveaux
 Contre vous tout prêt à se battre.

 REFRAIN
V
Français, en guerriers magnanimes
 Portons ou retenons nos coups !
 Épargnons ces tristes victimes,
 A regret, s'armant contre nous ! (Bis)
 Mais ce despote sanguinaire !
 Mais ces complices de Bouillé !
 Tous ces tigres qui, sans pitié,
 Déchirent le sein de leur mère !

 REFRAIN
VI
Amour sacré de la Patrie
 Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
 Liberté ! Liberté chérie,
 Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
 Sous nos drapeaux que la Victoire
 Accoure à tes mâles accents !
 Que tes ennemis expirants
 Voient ton triomphe et notre gloire !

 REFRAIN
***
COUPLET DES ENFANTS
Nous entrerons dans la carrière,
 Quand nos aînés n'y seront plus ;
 Nous y trouverons leur poussière
 Et la trace de leurs vertus. (Bis)
 Bien moins jaloux de leur survivre
 Que de partager leur cercueil
 Nous aurons le sublime orgueil
 De les venger ou de les suivre.
 
 REFRAIN

mardi 24 novembre 2015

Renouvellement de la période d'essai et consentement du salarié

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Le renouvellement d’une période d’essai, avant après Macron, ne peut se faire qu’avec l’accord exprès du salarié.
Il faut y veiller.
Et il faut y veiller en se rappelant que la Cour de cassation estime que la seule signature du salarié sur la lettre remise en main propre prolongeant la période d’essai ne saurait valoir accord du salarié à son renouvellement.
Elle le redit dans un arrêt du 8 juillet 2015 (14–11762)
Peut-être l’employeur estimera-t-il que si un salarié signe, c’est qu’il approuve ?
Mais comme la Cour de cassation ne le pense pas,  il vaudra mieux au-dessus de la signature que le salarié exprime plus clairement son accord, son approbation, sur le renouvellement de la période d’essai en le stipulant précisément.

lundi 16 novembre 2015

Amis de la libre pensée, cette année, la crèche.

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Amis de la fédération de la libre pensée.
Le sang  a coulé à Paris, à Beyrouth, sang des victimes de toutes couleurs et confessions.
Au nom de ce Dieu au prétexte duquel les hommes satisfont leurs vices.
Comme vous avez raison de rappeler la laïcité, l’exigence de la laïcité.
Celle qu’il faut remettre en avant, sans faiblir, au risque de perdre quelques voix pour les élections s’il faut mettre un peu d’ordre pour la faire respecter partout dans les piscines, dans les lieux publics, à l’hôpital.
Vous avez raison.

Chaque année, vous menez le combat contre les crèches.
Avec la fidélité dans les convictions que montre cette barbe que l’on voyait beaucoup chez les militants socialistes des années 80.
Certains disent que beaucoup d’entre vous fréquentent une association où l’on porte  un tablier, pas de cuisine.
Je lis en ce moment l’homme et le sacré de Roger Caillois ; la purification, les rites dans les sociétés primitives et autres, le sacré, la souillure et le sacré, le rite qui purifie …
Je ne voudrais pas vous faire peur mais il y a plein de points communs ; obscurantistes !

Enfin, revenons à la crèche.
C’est un symbole la crèche.
Vous savez comme moi que le symbole fait l’objet d’une interprétation propre à celui qui le regarde.
Quand vous regardez la crèche, vous voyez l’église catholique honnie, mais ses prêtres, dont la moitié en plus de 75 ans, sont plus préoccupés par la gestion de leur prostate que par l’oppression du peuple. (Et du coup, moins dangereux …)
Curieusement, je me demande si la crèche n’est pas en fait devenue un symbole  d’unité.
Après tout Jésus et Marie sont respectés dans toutes les religions et à cet égard la crèche ne peut gêner que les extrémistes desdites religions hors catholiques.
Y avez-vous pensé ?
Parce que les islamistes  protestent avec vous contre les crèches...

Par ailleurs la crèche peut tout à fait apporter de la joie à la femme adultère car, ce Jésus, en vrai…Bref, on peut s’en sortir, gourgandine !
Le blasphème n’existe pas en droit français (oui je sais l’Alsace)

Mais plus sérieusement à part quelques  personnes d’âge, un peu grincheuses, la crèche en fait pour la plupart des gens représente simplement désormais l’enfance et la joie, la douceur et la fête, l’innocence.
On en a besoin, de l’innocence, non ?
Et si l’on veut bien réfléchir un peu plus loin que sa barbichette, la crèche qui autrefois était religieuse, est devenue aujourd’hui un élément culturel, festif, unificateur.
Je n’écris pas du tous ces mots parce que je suis ami d’un santonnier (Mais bon, le cadeau quand même !), mais parce qu’à force de ne pas voir le monde qui bouge, on se trompe.

Franchement, aujourd’hui, si vous voulez bien y réfléchir, vous ne croyez pas que d’autres combats sont à mener que celui-là ?
En plus vous éviterez de faire de la publicité au trublion de Béziers qui chaque fois vous roule dans la farine.
Alors, amis de la libre pensée, s’il vous plaît laisser donc cette année la crèche tranquille mais investissez les écoles.

dimanche 15 novembre 2015

Inventaire de ce que l'on doit désormais pouvoir dire en république.


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 Ce n'est pas un inventaire à la Prévert, nulle poésie; mais c'est l'inventaire de choses que l'on a envie de dire, que l'on pourrait, devrait pouvoir dire en République sans subir l'anathème de tel ou de tel.
Chacun le sien, voici le mien:

L'Europe a des racines chrétiennes ,et autres, mais chrétiennes, ses paysages en témoigne, le nier est un erreur . Parce que ces racines ont fondé une culture européenne et que les nier, c'est nier la culture. C'est ouvrir la voie à ceux qui souhaitent une Europe du commerce dont l'habitant ne serait pas un citoyen, mais un consommateur. L'Europe des lobbys, des transnationales, du néo libéralisme.
Cela induit que nous somme plus proches de la Russie que de la Turquie et que c'est torsion de l'histoire que de le nier.
Si les racines sont chrétiennes, la religion a été progrès face à la barbarie et la philosophie est progrès face à la religion
Cela induit que l'enseignement de l'Histoire et de la philosophie sont des priorités avec celle de la langue que l'on parle parce que la pensée s'exprime par des mots.

On peut penser que l'Occident a colonisé des pays dans les siècles passés et a apporté à la fois du bien et du mauvais. Et l'un et l'autre. Mais que la décolonisation a fait tracer des frontières qui ne correspondent à aucune réalité géographique, historique, sociologique et que cela fait partie du drame actuel.
On peut penser que les interventions occidentales sont fondées souvent sur des motifs économiques déguisés de même que l'Afrique est pillée et que c'est la suite du colonialisme

On peut penser que l'immigration en France est une conséquence aussi du colonialisme mais que l'explosion démographique actuelle densifie la difficulté sans parler des pays détruits que l'Occident est allé, le fou, bombarder
On peut penser que le peuple est souverain et que les élus sont là pour appliquer sa volonté, par pour la trahir aussitôt élus.
Et que s'ils la trahissent, ne résolvent pas les problèmes du peuple, alors il ne faut pas s'étonner que celui-ci vote mal et que cela n'implique pas qu'il soit facho, cela implique qu'ils ont failli.

On peut penser que la république impose que chacun se rappelle qu'il est citoyen avant tout: rien pour le catho, le juif, le musulman; tout pour le citoyen et qu'il est triste que dès que l'on aborde la suicidaire politique israélienne , on devienne antisémite ; et dès que l'on dit que l'islamisme est évidemment enfant de l'islam comme l'extrémisme juif est enfant du judaïsme, comme tout extrémisme religieux est enfant de sa religion; bref on peut penser cela et le dire sans être islamophobe ou tout autre chose. et que voter le mariage pour tous est le droit de la république.
Dire que la France est laïque, c'est sa richesse quand on voit le monde et que cela prime tout, y compris ce menteur vivre ensemble.

On peut pense que le voile est, comme autrefois chez nous, symbole de soumission à l'homme, à Dieu et que son développement est régression comme tout signe vestimentaire religieux, tout. Oui tout.
Et que le voile, il faut le combattre au nom de la culture.

On peut penser que la France a un problème grave quant au fonctionnement démocratique quand la classe politique est devenue médiocre et que le pouvoir est aux administrations, associations, lobbys sans légitimité, sans vision . Et que la V ème république est morte depuis longtemps. Et qu'il est temps pour une Assemblée constituante!

On peut aujourd'hui dire que c'est assez de ces tricheries.

vendredi 13 novembre 2015

Qui envoie un chèque ne commet pas d'abandon de famille!

Un père était poursuivi au titre du délit d’abandon de famille pour n’avoir pas acquitté pendant plus de deux mois la pension à laquelle il avait été condamné pour l’éducation et l’entretien de son fils mineur.
Il a été pour cela condamné par une Cour d’appel, alors même qu’il prétendait avoir adressé à son ancienne épouse des chèques, ce dont il justifiait à travers une photocopie desdits chèques et des bordereaux d’envoi.
Il soutenait donc n’être jamais resté plus de deux mois sans s’acquitter de son obligation alimentaire.
Dans un arrêt du 9 septembre 2015  (14-86135) la Cour de cassation rappelle que le délit d’abandon de famille ne peut résulter de l’absence d’encaissement des chèques par lesquelles le débiteur d’aliments s’acquitte de son obligation et, en conséquence, censure la Cour d’appel qui avait condamné.
Cela parce qu’elle n’avait pas suffisamment répondu à  l'argumentation du prévenu, qui faisait valoir qu'il avait adressé à son épouse des chèques, que celle-ci avait refusé d'encaisser, et qu'il n'était jamais demeuré plus de deux mois consécutifs sans s'acquitter de son obligation alimentaire.
On peut considérer, en fait que le délit ne réprime que l'absence de versement des subsides pendant plus de deux mois consécutifs et ne subordonne pas l'exécution de cette obligation à l'encaissement effectif des règlements par leur bénéficiaire, circonstance qui ne dépend pas de la volonté du débiteur.
Si donc le prévenu justifie de l’envoi, il ne peut être responsable de l’absence de réception ou d’une en encaissement.
Et ne peut, pour cela être pénalement condamné.

lundi 9 novembre 2015

Et vous ne veillerez plus vos morts!

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La mort.
Celle-là n’est pas comme la baisse du chômage, elle est inéluctable, certaine.
Elle est l’objet souvent de débats enflammés où les militants de tous poils se mettent en avant pour promouvoir qui l’euthanasie, qui les soins palliatifs,  qui la parole de Dieu et, souvent, les uns et les autres oublient celui qui se consume en pauvre humanité dans son lit de finitude.
Et voilà qu’il est mort, le moribond, en général tout seul l’hôpital car s’il y a bien la preuve tangible d’une inhumanité sociétale, c’est cette mort solitaire dans l’anonymat des tuyaux enchevêtrés.
Certains, une minorité, ont encore la chance de mourir chez eux, dans leur famille, entourés par elle.
Et voilà que dans sa folie régulatrice le Grand Administrateur qui nous gouverne a décidé d’une mesure de santé publique qui consisterait à interdire les soins de conservation aux personnes mortes à domicile.
Ce qui reviendrait, selon le commentateur, à interdire les veillées funèbres.
Je ne suis pas sûr techniquement de ce que je vais écrire mais le choix serait donc celui-ci :
        si tu meurs à l’hôpital, tu pourras rentrer chez toi te faire veiller, mais il te faudra mourir seul (car souvent la mort c’est dans le plus noir de la nuit).
        Si tu meurs chez toi, alors là, désolé, ce n’est pas possible, pas de veillée funèbre.
Le risque sanitaire doit être infinitésimal, mais, en revanche la froideur administrative de cette mesure montre assez le degré de déshumanisation que cette société paraît atteint.
On se dit parfois que ce qui, dans la rigidité de leur intellect, la tiédeur de leur bureau prennent ce genre de décision ; on a envie de les refroidir d’un coup.
Et de ne pas les veiller.

dimanche 8 novembre 2015

La femme grillagée.

Cela vaut toutes les Caroline Fourest, le poète parle au coeur!


Maurice Clavel, nous ne nous aimons pas !

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Nous ne nous aimons pas !
Nous ne nous aimons pas. Qui se regarde, qui se sourit, qui se soucie seulement de l’autre ?
La plupart vous diront qu’ils ont autre chose à faire.
C’est vrai que tout le monde a quelque chose à faire.
Mais quoi ? Et en le faisant, est-ce que chacun s’aime soi-même ?
Vous savez qu’on est en train d’achever d’industrialiser la France.
Voyez cette machine : elle a ses lois, qui sont devenues les nôtres.
Rendement, rentabilité, profit, profit !...
Elle n’a pas besoin de faire l’amour, n’ayant pas de sexe. Nous nous aimerons donc très mécaniquement !
Elle n’a pas besoin de prier, n’ayant pas d’âme, et nous serons de même fonctionnels et réglementés !...
Elle est née à la fin du XVIIIe siècle, en Angleterre et en France. Il arrivait alors qu’un ouvrier  vînt travailler deux ou trois jours par semaine. Les autres jours, disait le maître, il flemmardait… Alors on a réduit les salaires des trois quarts. Plus question de rire !
Comme ça, ils se sont exténués tous les jours, pendant un siècle et demi, à survivre !
Maintenant qu’ils y sont à peu près arrivés, ils ont un peu de temps – oh, un tout petit peu ! – pour se demander :
Pourquoi ?
L’ennui, c’est qu’il n’y a pas de réponse….
Ou plutôt si : pour rien ! L’homme n’est pas fait pour cela !
Et comme il n’est pas fait pour cela, il en crève, comme un animal en cage !
Et plus il produira pour vendre et pour consommer, et plus il deviendra dingue.
Dans cette société qu’Alberto Moravia appelle société excrémentielle
Où c’est déjà notre cadavre qui prolifère !
Non la machine n’est pas officiellement une déesse.
En principe, le Dieu, celui qui remplace le Dieu créateur, c’est l’Homme…
Mais lequel ?
Celui qui se l’incorpore, ou celui qu’elle use et dévore ?
Les deux sont séparés par cette épaisseur-là qui est aussi le savoir : l’un sait, l’autre ne sait pas. Et l’on se demande
Si cet homme humaniste, notable, distingué, n’aurait pas besoin d’un sous-homme pour se sentir un peu Dieu, pour se sentir vivre !
C’est pour cela qu’il est si terrible, quand il le peut avec l’autre classe
A plus forte raison avec les autres races…
De là vient tant d’autorité implacable dans l’usine
D’un mot, à tous les sens de ce mot,
On s’écrase !
Et le plus sinistre, peut-être, c’est l’optimisme,
L’optimiste, le gigantesque bain commercial d’optimisme !
Vous serez fort, vous serez belle, vous serez voluptueux, vous serez heureux, vous serez libres ! Vous baiserez triomphalement jusqu’à cent ans ! On vous vend l’air, l’eau, le soleil, la neige, le sperme !
C’est dit tant de millions et de millions de fois que ! on le croit, on le croit !
Et quand on n’y croit plus, comme on ne croit à rien d’autre…

On s’en va…
On n’est plus rien…
Souvent, on n’était déjà plus personne…
Alors si la révolte, c’était pour exister, pour s’aimer, soi-même et les uns et les autres ?
Si nos fils n’avaient mal que de la poussée de leur âme – ou de Dieu même, qui sait ?
S’il nous fallait nous convertir à nos enfants, pour les soulager ?
On va leur chercher la Lune, et ils ne nous demandaient que de changer la Terre et nous-mêmes.
Bien sûr, ils ne savent pas toujours le dire, mais regardez :

Si l’eau, qui représente notre âme humaine, s’épanche librement, elle est droite, calme, claire : on la connaît, elle se connaît…
Voici ce qu’on en fait, depuis au moins un siècle…
Mais voici qu’à la fin, sous la pression de cette âme, qui n’en peut plus de se sentir comprimée
Le doigt faiblit
Sans céder… mais
Le jet sera brisé en éclaboussures multiples, confuses et convulsives…
Cela s’appellera violence, provocation, pornographie, délinquance, hippisme, yippisme, ennui, désespoir, drogue, suicide,
Gauchisme…
Et vous aurez beau jeu d’appeler cela des vices !
D’appeler dévoyé ce que vous avez dévié !
De réprimer le mal dont vous êtes la cause et de l’aggraver ainsi et de le réprimer encore, et ainsi de suite
Hypocrites !
Alors que c’était le début du salut, et vous le saviez !
Du moins vous le savez à présent. Alors écoutez encore :
Je m’adresse à un peuple qui, malgré bien des actes, depuis trois ans,  comparables aux mille ruisselets invisibles de la marée montante, n’a pas encore su se traduire, se répandre, se délivrer.
Je m’adresse à un peuple qui a perdu sa patrie, car il ne voit à sa place que des banques – encore heureux quand elle sont sur le territoire ! – un peuple que ses maîtres détournent de son destin par les miettes de leur festin !
Je m’adresse aux familles françaises dont le père, peu à peu asservi ou habitué aux lois de ce monde, voit son fils qui les brise, et quelquefois s’y brise, et n’ose pas l’assister !
Je m’adressa à tous ceux qui travaillent au bas de l’échelle, avec d’autant plus de vertu que peu de joie, et que l’argent facile, en haut, démoralise !
Je m’adresse à l’armée et aux forces de l’ordre, sachant leur désarroi de n’être pas aimées songeant qu’elles furent, naguère, libératrices…
Je m’adresse surtout à toute la jeunesse, et je l’appelle à dépasser les dépressions et provocations pour prendre et refaire !
Je m’adresse aux vieillards qui vont bientôt mourir en se disant qu’ils n’ont rien laissé…
Mais ce n’est pas vrai ! Tout commence, si vous avez le courage !
Si le champ, le quartier, l’atelier, l’usine, la ville, la région, le peuple enfin , prennent la parole et la gardent !
A vous de vivre, demain !

Maurice Clavel

Messieurs les censeurs, bonsoir !

Et ceux d'aujourd'hui, aussi!

samedi 7 novembre 2015

Onfray, la mort du père.

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Au milieu de cette place, mon père s'est arrêté, je lui tenais le bras. Il n'avait pas besoin de cela pour marcher. Il m'a dit: « il faut que je me mouche. Il s'est mouché avec son grand mouchoir à carreaux. Un petit souffle suivi d'un autre puis d'un troisième. Il a remis son mouchoir dans sa poche.

Pendant ce temps, j'ai levé les yeux au ciel pour chercher l'étoile polaire. Le ciel était marron, un mélange de noir de la nuit et d'orange des lumières, une couleur laide, indéfinissable qui noie la beauté du cosmos dans la pâleur électrique de la civilisation. J'ai dit à mon père: « nous ne verrons pas notre étoile polaire ce soir. » Il m'a répondu: « Non, ce soir le ciel est couvert... » Puis il est mort debout; je l'ai couché dans le néant; ses beaux yeux bleus le regardaient fixement. Il aurait eu quatre vingt neuf ans deux mois plus tard....


Je ne crois pas aux signes post-mortem. Mais je crois, pour l'avoir vécu, expérimenté, que ce soir là, à ce moment, dans cette occasion-là, mon père m'a transmis un héritage. Il m'invitait à la rectitude contre les chemins de traverse, à la droiture contre le zigzag, aux leçons de la nature contre les errances de la culture, à la vie debout,à la parole pleine, à la richesse d'une sagesse vécue. Il me donnait une force sans nom, une force qui oblige et qui n'autorise pas.


Michel Onfray, Cosmos

vendredi 6 novembre 2015

Juges et Avocats de toutes les juridictions, unissez-vous!

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Il y a encore quelques jours à peine, le peuple des avocats était en révolte contre un projet inique, officiellement de la Chancellerie, mais en fait de Bercy, visant à taxer les avocats et à diminuer leur rétribution au titre de l’aide juridictionnelle.
C’est comme si l’on taxait les juges pour rendre la justice.
Ce mouvement n’est pas terminé, certain barreaux résistent encore.
Ce que l’on espère être une simple trêve a été conclu par la représentation de la profession.
Le métier d’avocat, dans sa majorité reste un métier de proximité, et c’est heureux ; même si, souvent, ceux qui s’expriment dans la profession paraissent parfois surtout représenter un secteur d’activité plus entrepreneurial, plus cossu ; moins judiciaire.
Et méconnaître, donc, certaines réalités.
Une trêve donc, et c’est ce qu’il conviendra de rappeler à tous ceux qui voudront faire de ce protocole intervenu une paix définitive ; enfin jusqu’à la prochaine guerre.
Il a pu être constaté une compréhension des magistrats, souvent, pas toujours, pas partout ; mais aussi finalement une méconnaissance des conditions économiques actuelles de la profession d’avocat, de sa paupérisation, de la notion de frais, de charges du professionnel libéral.
En tout cas, la magistrature n’a pas embrayé.
Elle a raison.
La misère de la justice touche tout le monde et le mauvais sort fait aux avocats annonce demain celui fait aux magistrats dont beaucoup vont partir à la retraite, qui ne seront pas remplacés.
C’est l’une des raisons de cette fameuse justice du XXIe siècle de madame Taubira, qui vise en fait à limiter le rôle du juge, ce qui peut paraître aussi un mauvais coup fait à la démocratie quand on remplace le juge indépendant et gratuit par des commissions administratives ou des médiateurs privés payants..
Quoiqu’il en soit, il est permis d’éprouver un regret.
Cette manifestation de colère de l’Union Syndicale des Magistrats, n’aurait-elle pas pu intervenir voilà quelques semaines pour renforcer ce mouvement de colère de tout le monde judiciaire ?
Sans attendre un congrès syndical ?
Peut-être ne mélange-t-on pas les torchons et les serviettes, mais une serviette se salit très rapidement et souvent, on la jette ensuite
Il est grand temps que toutes les professions touchant la justice s’unissent.
Juges et Avocats de toutes les juridictions, unissez-vous !
Et tous les autres aussi !