"Surtout, quelles qu’aient
pu être les fautes des chefs, il y avait dans cet élan des masses vers l’espoir
d’un monde plus juste, une honnêteté touchante, à laquelle on s’étonne qu’aucun
cœur bien placé ait pu rester insensible. Mais combien de patrons, parmi ceux
que j’ai rencontrés, ai-je trouvé capables, par exemple de saisir ce qu’une
grève de solidarité, même peu raisonnable, a de noblesse : « passe encore,
disent-ils, si les grévistes défendaient
leurs propres salaires ». Il est deux
catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux
qui refusent de vibrer au sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le
récit de la fête de la Fédération. Peu importe l’orientation présente de
leurs préférences. Leur imperméabilité aux plus beaux jaillissements de l’enthousiasme
collectif suffit à les condamner. Dans le Front populaire, - le vrai, celui des
foules non des politiciens - il revivait quelque chose de l’atmosphère du Champ
de Mars au grand soleil du 14 juillet 1790.»
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