Dans un discours,
Jean-Claude Juncker invitait les Grecs à ne pas se suicider et à voter oui au
référendum qui leur est proposé.
C’est, à la
réflexion, une observation maladroite car s’il y a bien une chose qui a augmenté en Grèce, c’est le nombre de suicides liés aux conséquences des
politiques économiques.
Contrairement à ce
que l’on fait semblant de croire, l’économie n’est pas une science, mais un
tâtonnement.
Quelque chose qui
permet, selon l’expression de Dominique Strauss-Kahn d’apprendre de ses erreurs,
même si ses erreurs ont causé le malheur des peuples.
La Grèce a
certainement manqué de rigueur dans la gestion du pays et l’économie
souterraine, les cadeaux, existent.
Mais peut-on oublier
que ce pays a été conseillé par des banques, dont Goldman Sachs d’où sont issus
Mario Monti et Mario Draghi, ce dernier dirigeant aujourd’hui la BCE ?
Peut-on oublier que
Monsieur Juncker a, lui, dirigé le riche Luxembourg ?
Il ne s’agit pas de
jeter l’opprobre sur les uns et les autres, mais d’observer que les modes de
raisonnement sont différents, les uns pensant macroéconomie, les autres,
microéconomie.
Les uns voyant les
peuples en statistiques et courbes, les autres au café.
Chacun à sa porte, c’est-à-dire,
pas bien loin.
Imagine-t-on les
conséquences dans la pensée des peuples européens si, demain, les médias montrent
une Grèce en déshérence complète ?
Imagine-t-on ce
sentiment alors d’une Europe qui paraîtrait, par exemple, préférer la Turquie d’Erdogan
à la Grèce de Tsipras ? Comme elle préfère déjà les USA à l’européenne
Russie ; Tafta aux lanceurs d’alertes ?
Bien sûr qu’il y
aurait beaucoup à dire sur le comportement grec, mais, attention à ne pas tirer
dans les pieds de l’Europe car ceux qui en sont la tête pensante chuteraient
avec elle, alors.
Et nous aussi !