On parle de Londres
comme ville-monde et il est de bon ton de trouver cela magnifique, symbole de
progrès.
Mais le peuple
britannique a voté le Brexit.
Et voilà que les
États-Unis élisent un "méchant" dont chacun se gausse à l’envie.
Et chez nous, en
France, monte aussi le populisme, appuyé d’ailleurs par des politiques qui
croient utile d'en rajouter dans l’outrance et la vulgarité artificielles.
Alors, les
journalistes, les artistes, les joueurs de foot de dire que ces votes de
révolte sont pitoyables, selon le mot de Madame Clinton sur les électeurs de l’autre
camp.
Et de vouloir éduquer
le peuple, puisqu’il existe, cet importun.
Dans les pays se
développent des mégapoles où sont concentrés les activités économiques, la
santé, le pouvoir ; l’avenir.
Et le reste des
territoires entre en déshérence.
Il en est ainsi aux
États-Unis, en Grande-Bretagne, en France.
Pauvreté muette,
chômage, fracture numérique aussi.
Déclassement.
Déclassement qui
touche aussi d’ailleurs, à l’intérieur des mégapoles mêmes, certaines classes
sociales, certaines professions.
On vante la rapidité
du changement technologique en fabriquant de l’exclusion.
Et chez nous, alors
que chacun a conscience de l’impossibilité de suivre pour les petits les
changements multiples et également les normes, l’administration continue à
produire en fait du désordre pour ne pas arrêter sa folie textuelle avec la
complicité lâche des politiques.
N’existe-t-il pas au
fond deux difficultés majeures?
D’abord à l’évidence
la cassure des pays, car ce que l’on appelle, par exemple, la France
périphérique, celle laissée à l’abandon, des territoires ruraux, des petites
villes, des professions traditionnelles représente 60 % de la population et
rien n’est fait pour elle, ce qui est la source même des votes populistes.
Ensuite la classe
dirigeante, économique, politique, médiatique, ne connaît pas cette France-là
et continue à lui tenir des discours vides, vaniteux, paraissant ressembler à une rouge muleta
devant un taureau furieux.
La vérité, c’est que
le peuple existe physiquement et qu’à force de ne pas résoudre ses problèmes et
de lui raconter des contes gentillets en
voulant l’éduquer comme un enfant, les digues un jour cèdent.
Et c’est maintenant !
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