La Constitution de la République en dit les
valeurs.
C’est le texte suprême, sa clé de voûte.
Il reflète ce en quoi les Français croient
profondément.
La Constitution doit être respectée, préservée des
manœuvres, des ambitions, de l’à-peu-près.
On a assez dit, et justement, que d’avoir donné
valeur constitutionnelle au principe de précaution a paralysé le pays créateur.
Et voilà qu’il s’agit maintenant de toucher à
nouveau la Constitution pour y insérer l’état d’urgence et la déchéance de
nationalité.
État d’urgence et déchéance de nationalité ne sont
pas des valeurs de la république mais la triste gestion des troubles qu’elle
subit.
Le Conseil constitutionnel vient de valider les
mesures prises au nom de l’état d’urgence en application d’une loi existante.
Pourquoi en conséquence vouloir modifier la
constitution alors même qu’aucun besoin juridique ne l’impose ?
Sauf à vouloir insérer des dispositions limitant
encore plus les libertés publiques dans un contexte où, année après année, elles
paraissent être altérées par le pouvoir exécutif, législatif, réglementaire
même ?
S’il n’y a pas de nécessité, alors
constitutionnaliser ces dispositions reviendrai à habituer le peuple à les
subir.
On sait que le Conseil constitutionnel, si
nécessaire, est généreux avec l’exécutif.
D’ailleurs n’a-t-il pas validé l’assignation à
résidence de militants écologistes alors qu’il s’agissait de faire la chasse
aux terroristes ?
Même si parfois, il y a comme un terrorisme
écologiste de l’esprit…
Et sur la déchéance de nationalité, tristesse
républicaine, il semble bien en être de même.
Car enfin le Code civil actuel prévoit bien dans
ses articles 23 et suivants des dispositions prévoyant la déchéance de la
nationalité et notamment cet article 23–7 qui dispose :
« Le français qui se comporte en fait comme le national
d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré par
décret après avis conforme du conseil d’État, avoir perdu la qualité de
français.
S’il s’agit de prendre en compte une réalité
terroriste, de prendre en compte les Français qui prennent les armes contre la
France, au-delà de l’indignité nationale, il y aurait possibilité pour le
législateur de travailler sur les dispositions existantes sans aller apporter
cette triste disposition dans le texte fondateur de la république.
On devine, au-delà de la tragédie qu’est le
terrorisme islamiste, des tentations politiques visant à recomposer le paysage
des parties, pollué s’il en est, de telle manière que l’actuel président de la
république puisse envisager plus sereinement sa réélection.
On dit qu’il irait même jusqu’au référendum, faire
voter le peuple pour qu’il applaudisse à des mesures privatives de liberté et de nationalité,
comme valeurs de la République.
Il y a là une perversion démocratique.
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