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jeudi 24 décembre 2015

Touche pas à ma Constitution !

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La Constitution de la République en dit les valeurs.
C’est le texte suprême, sa clé de voûte.
Il reflète ce en quoi les Français croient profondément.
La Constitution doit être respectée, préservée des manœuvres, des ambitions, de l’à-peu-près.
On a assez dit, et justement, que d’avoir donné valeur constitutionnelle au principe de précaution a paralysé le pays créateur.
Et voilà qu’il s’agit maintenant de toucher à nouveau la Constitution pour y insérer l’état d’urgence et la déchéance de nationalité.

État d’urgence et déchéance de nationalité ne sont pas des valeurs de la république mais la triste gestion des troubles qu’elle subit.
Le Conseil constitutionnel vient de valider les mesures prises au nom de l’état d’urgence en application d’une loi existante.
Pourquoi en conséquence vouloir modifier la constitution alors même qu’aucun besoin juridique ne l’impose ?
Sauf à vouloir insérer des dispositions limitant encore plus les libertés publiques dans un contexte où, année après année, elles paraissent être altérées par le pouvoir exécutif, législatif, réglementaire même ?
S’il n’y a pas de nécessité, alors constitutionnaliser ces dispositions reviendrai à habituer le peuple à les subir.
On sait que le Conseil constitutionnel, si nécessaire, est généreux avec l’exécutif.
D’ailleurs n’a-t-il pas validé l’assignation à résidence de militants écologistes alors qu’il s’agissait de faire la chasse aux terroristes ?
Même si parfois, il y a comme un terrorisme écologiste de l’esprit…

Et sur la déchéance de nationalité, tristesse républicaine, il semble bien en être de même.
Car enfin le Code civil actuel prévoit bien dans ses articles 23 et suivants des dispositions prévoyant la déchéance de la nationalité et notamment cet article 23–7 qui dispose :
« Le français qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré par décret après avis conforme du conseil d’État, avoir perdu la qualité de français.
S’il s’agit de prendre en compte une réalité terroriste, de prendre en compte les Français qui prennent les armes contre la France, au-delà de l’indignité nationale, il y aurait possibilité pour le législateur de travailler sur les dispositions existantes sans aller apporter cette triste disposition dans le texte fondateur de la république.

On devine, au-delà de la tragédie qu’est le terrorisme islamiste, des tentations politiques visant à recomposer le paysage des parties, pollué s’il en est, de telle manière que l’actuel président de la république puisse envisager plus sereinement sa réélection.
On dit qu’il irait même jusqu’au référendum, faire voter le peuple pour qu’il applaudisse à  des mesures privatives de liberté et de nationalité, comme valeurs de la République.
Il y a là une perversion démocratique.

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