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lundi 28 décembre 2015

Ces territoires prétendument perdus de la république

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Comme ça, incidemment, légèrement, on parlera de zones de non-droit, de territoires perdus de la république et puis, voilà, on passera autre chose.
Ceux qui subissent des comportements délictueux, violents, qu’il est de bon ton d’appeler incivilité verront, à la télévision, les bonnes âmes de la république ou les bonnes âmes préfectorales parler de vivre ensemble un peu difficile.
Et puis, petit à petit, l’aigreur s’empare du pays que l’on appelle pays profond.
Peut-être la république préfère-t-elle détourner les yeux de ces zones ghettoïsées car elle s’est qu’elle n’est pas exemplaire.

Mais avant toute chose, il y a la loi.
La loi doit s’appliquer sur tout le territoire de la république et il paraît quand même difficile de croire que l’on est revenu au Moyen Âge, ce qui est d’ailleurs un cliché, et que la république n’a pas les moyens de faire respecter partout l’ordre républicain.
La question se pose de la volonté ; pourquoi risquer des incidents, pourquoi aller trop frapper une économie parallèle qui arrange bien quelque part ? Pourquoi faire preuve de courage dont il suffit de saupoudrer de vivre ensemble prononcé l’insupportable que vit une population.

Peut-être les incidents corses sont-ils un révélateur, un geste d’autodéfense collectif et donc plus visible que l’autodéfense individuelle.
Il n’y a pas d’ailleurs de particularisme corse puisque les méfaits de l’urbanisation, de l’indissociable lien entre immigration et pauvreté, se font les mêmes partout.

Ce qui fait peur c’est la réaction de la classe politique qui oscille entre laxisme et folle constitutionnalisation d’un état d’urgence ; c’est-à-dire qui oscille entre une démocratie avachie et l’avènement d’un état de sécurité qui n’est plus vraiment une démocratie.

Il suffit, c’est bien sûr facile de le dire, de veiller à faire respecter la loi de la république.
De donner au juge judiciaire les moyens de travailler plutôt que de tout faire pour l’évacuer.
On a le sentiment d’un affolement généralisé, d’une volonté de sur réagir pour n’avoir pas réagi avant, d’une perte de sens démocratique.

Alors, oui, peut-être que la réaction Corse éclaire la nudité de la république et peut-être même que cette réaction les Corses sauront l’appliquer aux crimes de droit commun, aux meurtres, au racket et que cessera la loi du silence.
Il n’y a pas, en tout cas, de territoires perdus de la république ; il y a une république qui se perd toute seule.

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