La règle de droit est uniforme.
Parfois, elle est corrigée par l’équité qui est, au-delà du
droit blafard, un adoucissement par le cœur.
Une appréciation humaine qui sera peut-être à la frange du
droit strict mais aboutira à un jugement relevant de l’humanité autant que de
la procédure et des lois
L’équité a quelque chose d’impressionniste.
On la voit s’exprimer à la Cour d’assises, au tribunal
correctionnel, parfois, au tribunal d’instance et ailleurs.
Mais immanquablement quand existe un contact humain et quand
l’expression est orale.
L’humanité ne s’exprime pas facilement au travers de
conclusions juridiques écrites…
Le président de la conférence des procureurs exprimait sa
faveur pour la création des tribunaux criminels justement par méfiance envers l’oralité
des débats devant les cours d’assises où les jurés n’avaient pas entre les
mains les divers tomes des dossiers.
Tout le mouvement de la procédure civile vise à évacuer la
plaidoirie des avocats et à instituer une procédure numérique.
Avec cette idée qu’il convient, pour les choses simples, ou
moins, de supprimer l’audience.
De supprimer l’oralité.
Peut-être y a-t-il ici quelque chose de difficilement
évitable avec le développement du numérique, il faut bien le reconnaître.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, cela ne se fera-t-il pas au
préjudice de l’équité ?
Car plus la place est donnée à l’écrit à l’écran, moins la singularité de la relation humaine existe.
Le droit sera donc peut-être formellement parfaitement rendu mais avec ce
mouvement constant de déshumanisation que la justice connaît.
Ne dit-on pas d’ailleurs que le juge d’instance, l’héritier
de l'antique juge de paix, va disparaître.
Certes les premiers présidents de cour d’appel qui ont
souvent perdu le lien avec la modestie du justiciable porteront peut-être un
regard favorable sur cette évolution.
Je ne sais pas si c’est vraiment bon signe.
Mais Aristote ne serait pas heureux pour qui l’équitable est le
correctif de la loi
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