Les
mots que je pense, les mots que je dis, les mots que j'écris le sont
en français.
Peut-être
parce que François 1er, en 1539 a édicté l'ordonnance de
Villers-Cotterêt qui entre autre imposait le français dans le
royaume.
« De
dire et faire tous les actes en langue française Et parce que de
telles choses sont arrivées très souvent, à propos de la
[mauvaise] compréhension des mots latins utilisés dans lesdits
arrêts, nous voulons que dorénavant tous les arrêts ainsi que
toutes autres procédures, que ce soit de nos cours souveraines ou
autres subalternes et inférieures, ou que ce soit sur les registres,
enquêtes, contrats, commissions, sentences, testaments et tous les
autres actes et exploits de justice qui en dépendent, soient
prononcés, publiés et notifiés aux parties en langue maternelle
française, et pas autrement. »
De
là commence l'unité française, de peuples et langues divers, car
si la tentation a été « du passé de faire table rase »,
c'est l'État central et la langue qui sont la tradition française.
Un
langage vernaculaire induit une communauté de pensée car la pensée
sans mot est hypothèse.
C'est
cette force, cette volonté qui permettent au pays de porter à sa
tête, plus que d'autres des hommes et femmes, venus d'ailleurs, mais
qui ont adopté cette tradition.
Cela
est mal compris, souvent comme fermeture; c'est en fait l'inverse,
c'est notre vecteur d'unité que cette langue, si belle et riche
qu'il faut défendre.
Et
c'est pourquoi il est légitime de demander que ce qui transmet un
message, une pensée, le soit en français, dans les édifices
religieux comme dans les assemblées de la république et ceux qui
s'y refusent, en fait, marquent un refus de l'adhésion à notre
tradition propre.
Bien
sûr, rien ne se transmet s'il n'est transformé, bien sûr, il faut
veiller au respects des traditions des un et des autres, mais
simplement rappeler que c'est notre langue qui fait notre unité,
aussi et qu'elle doit être prééminente.
On
devine en revanche que la tradition française pyramidale valait pour
un autre temps quand l'ignorance était pour le peuple.
Aujourd'hui
apparaît une autre révolution, la révolution numérique, qui fait
que chacun est plus instruit qu'hier et qu'il ne suffit plus de se
targuer de sa fonction pour convaincre.
Il
faut donner une compétence réelle, l'époque est transversale.
Le
centralisme royal n'est plus possible, aujourd'hui le peuple sait,
chacun sait et a les moyens de savoir et n'a plus à être soumis à
une incompétence titrée.
Ça
fait peur, et la tentation est là de se réfugier derrière un
particularisme religieux ou autre, combat par avance perdu.
Le
monde est ouvert, ils nous faut armer nos enfants et la première des
armes est la richesse de la pensée, sa finesse et celle-là nous
est donnée par notre culture.
Et
notre histoire toujours continuée et renouvelée grâce à la langue
française.
C'est
elle qui permettra de réussir cette nouvelle révolution que, peu ou
prou, chacun espère et c'est donc elle qu'il nous faut défendre.
Une
belle pensée fait un beau citoyen, contre ceux qui rêvent de faire
de nous, des consommateurs, des fidèles ou des militants.
La
France aussi a le droit de revendiquer son particularisme,
voyez-vous.
Et
même, d'en éprouver fierté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire