Un
jour, la neige de l'innocence recouvre les cheveux qui restent.
On
appelle ça l'âge qui vient.
La
vie poursuit son cours, étonnante pochette surprise journalière.
Mais,
toujours, vient l'épreuve; toujours.
Simplement,
Sisyphe a un peu vieilli, un peu.
Et
l'épreuve toujours revient.
Toujours.
Il
y a bien le vieux Marc-Aurèle qui conseille de contourner
l'obstacle, mais s'il t'arrive comme rocher en pleine gueule, c'est
inadéquat.
Camus
te dira qu'il faut imaginer Sisyphe heureux.
Mais
masochiste avec le divin marquis, alors .
Pourtant
les jours passés et les pas accomplis te permettent d'être plus
serein.
Pas
serin à gazouiller, sottement.
Mais
les épreuves du passé sont les leçons de l'école de la Sagesse.
Celle
de la nuit profonde, des pensées de lune.
L'esprit
apprend ainsi une forme de plasticité.
Il
fait l'épreuve ronde, en sorte, comme dos.
Pour
n'être pas emporté avec le rocher, ni sans fin le pousser.
Le
laisser passer sur des espérances aplaties, sur la vie altérée,
pour qu'il se reconstitue, ensuite.
Cela
dans le silence, le beau silence, le grand silence qui, dans la furie
et la fureur des jours et des mots, laisse subsister, toujours, une
espérance en la vie, derrière ce putain de rocher.
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