Alors, voici :
Le serment des
magistrats était le suivant :
« Je jure de bien et
fidèlement remplir mes fonctions, de garder religieusement le secret des
délibérations, de me conduire en tout comme un digne et loyal magistrat »
Dans un souci
constant de dépoussiérer le langage il a été modifié depuis août 2016 est
désormais est celui-ci :
« Je jure de bien et
fidèlement remplir mes fonctions, de garder le secret des délibérations et de
me conduire en tout comme un digne et loyal magistrat»
Le terme religieux a disparu.
Il avait, bien sûr,
un côté désuet, un peu comme le bon père de famille du Code civil qui a disparu
également pour faire la place au terme raisonnablement.
Mais chacun sait qu’il
n’y a pas de bon père de famille ; que par nature tout homme est un
pervers ; si, si.
Sur le terme
religieusement, deux observations :
-
d’abord, il y a la notion du secret,
ce secret qui protège l’individu pour que sa vie ne soit pas étalée sur la
place publique et dont l’importance est de plus en plus méconnue.
Bien sûr, dire que l’on
respecte religieusement un secret peut choquer certains, mais l’expression en
revanche est tout à fait claire, compréhensible pour tout le monde.
Elle donne à cette
notion de secret un caractère d’une particulière importance que la suppression
sèche du terme religieux supprime.
À supprimer donc le
mot de religieux, il aurait peut-être fallu chercher un terme de remplacement
pour rappeler l’importance donnée
-
La deuxième observation tient, alors,
à la robe, que ce soit celle des avocats ou des magistrats, qui s’inscrit aussi
dans une symbolique et participe de cette notion sinon finalement de
religiosité, à tout le moins d’une certaine sacralité et en tout cas dont la
révolution a fait table rase.
Alors, si l’on en est
là, pourquoi ne pas supprimer la robe des magistrats de l’ordre judiciaire
comme après tout ceux des tribunaux administratifs ?
J’imagine que ceux
qui auront voulu la mort du terme religieusement pourront néanmoins être
offusqués de cette proposition, mais quand on voit certains hauts magistrat,
ils n’ont pas l’air de petits pois, mais décorés à la Louis XIV, sans la
majesté; un coté Louis XVIII et sa goutte.
À titre personnel, (ça n'intéresse personne, sauf moi-même) je
trouve que c’est une perte de temps et donc de l’argent du contribuable que de
s’attacher à supprimer des mots dans des serments là où il serait plus utile de
veiller au bon fonctionnement de l’institution.
Mais, tant qu’à faire
peut-être pourrait-on simplifier à tout
le moins le décorum aristocratique de la haute magistrature…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire