Audience des référés
en période de vacations.
Vol agité, sauvage
même, des robes noires ; moiteur étouffante d’une audience mal réveillée.
L’avocat craint ces
audiences souvent interminables.
Se mettre d’habitude
dans un coin et réseauter à l’intérieur de ce monde virtuel qui dit pourtant si
bien le nôtre, ouverture vers l’extérieur, par-delà les dissimulations, les
rigidités, les manipulations et qui finalement construit ainsi la réalité de
demain.
Mais, voilà :
Smartphone oublié.
Il reste alors, comme
autrefois, la feuille blanche et un feutre.
Quelques mots posés
pendant que le président égrène les numéros des dossiers, comme on écosse les
haricots, en un loto incertain sans nulle quille.
Se dire que l’esprit
s’adapte au support qui lui est offert, qu’il en est le maître, s’il veut bien
faire cet effort de survie.
J’entends le
président : «AO » qui veut dire accord officieux ; est-ce un MARC ou pas ?
J’entends encore :
vous faites une IV ?
N’ayez peur, ce n’est
pas une IVG à l’audience, mais une intervention volontaire.
Et puis il faut que
je me lève dans un dossier pour donner les parlants qui sont des écrits d’un
huissier ce qui est logique : le parlant est un écrit.
Et puis l’avocate d’une
compagnie d’assurances qui exprime des réserves de garantie.
Je susurre : « comme
d’habitude »
C’est facile, pas forcément
exact ; mais c’est le jeu.
C’est vrai que j’ai
dû presque le chantonner.
Alors elle m’a
regardé et dit bien fort : « vous vous levez, vous me poussez, et je dors
encore ».
Claude François,
jeunes gens.
Oui, mais à l’audience,
c’est comme ça que se font les rumeurs.
« J’ai rien fait
ai-je dit au président », et dans le doute : « ne dites rien ma femme ».
Veux pas être puni
pour rien, moi !
Ce sont les chaleurs
des audiences de vacations, les conséquences étranges de l’étouffante moiteur.
Les robes noires qui
s’agitent, parfois en une souriante danse de l’esprit.
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