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mercredi 22 juillet 2015

Jacqueries, de 1358 à 2015, de Jacques Bonhomme aux sans-dents.

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« En ce temps-là, les nobles tournant en dérision les paysans et les humbles, les désignaient par le terme de Jacques Bonhomme. Aussi ceux qui, en cette année, se comportèrent dans la guerre de manière des campagnards, raillés et méprisés par les autres, prirent ce surnom de Jacques Bonhomme et perdirent l’appellation de paysans : c’est sous ce nom que les travailleurs de la terre furent désignés par la suite, tant en France qu’en Angleterre. Mais, ô douleur ! beaucoup de ceux qui à ce moment en plaisantaient en furent victimes par la suite. En effet, beaucoup périrent plus tard misérablement de la main des paysans, tandis qu’un grand nombre de paysans furent massacrés par quelques nobles et virent en représailles leurs villages livrés aux flammes […]. Et une autre détresse persista : il en alla de même autour de Paris. En effet, aucun noble n’osait se montrer hors des châteaux forts ; car si les paysans l’avaient aperçu ou qu’il fût tombé entre leurs mains, ou bien il aurait été massacré, ou bien il n’en aurait échappé que fort malmené. Les paysans prirent tant de force qu’on pouvait les estimer à plus de cinq mille, recherchant les nobles et désireux de les supprimer avec leurs femmes et leurs enfants. Mais cette entreprise monstrueuse ne dura pas longtemps ; elle cessa de soi-même, ce n’est pas Dieu qui y mit fin […]. Car, ceux qui au départ s’étaient lancés dans cette affaire par amour de la justice, et parce que leurs seigneurs, loin de les défendre, les opprimaient, descendirent à des actes vils et abominables ; à ce que l’on rapporte, ils se livraient à des violences contre les nobles dames, massacraient les petits enfants nobles innocents, volaient les richesses, et s’habillaient, ainsi que leurs paysannes de femmes, avec trop de soin. Ainsi ces mauvaises actions ne pouvaient se perpétuer longtemps. Ce n’était pas décent. Les chevaliers les nobles refaisant leurs forces et désirant se venger s’unirent fortement et parcourant les campagnes boutèrent le feu à la plupart des domaines ; ils égorgèrent misérablement les paysans, les traîtres comme les autres, dans leurs demeures ou occupés à travailler les vignes ou les champs […].

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