Probablement, pour l’Europe, les jours qui
viennent seront-ils historiques.
Bien sûr, les mots sont galvaudés et, aujourd’hui,
les matchs de foot sont énormes et n’importe quel événement de quartier est qualifié
d’historique.
Mais la construction européenne paraît vaciller à
la suite du référendum grec.
Pour tout dire, j’envie ceux qui savent et qui ont
des opinions définitives, certaines, tranchés, tant les choses apparaissent
complexes, incertaines.
On a le sentiment de deux mondes qui se regardent
en chiens de faïence, le monde de l’économie financière et le monde de la
politique.
L’économie ne peut pas se passer de la politique,
en cela que ce sont bien les peuples qui sont souverains et que le souverain,
ce n’est pas seulement une monnaie disparue.
La politique ne peut pas se passer de l’économie
sinon celle-ci se venge et les pouvoirs s’effondrent quand les peuples
grondent.
Le citoyen européen, dans ce jeu étrange, a quand même
quelques questions à poser, sans vraie réponse
Pourquoi la banque centrale ne peut-elle pas
prêter aux états ?
Ceux-ci sont obligés d’aller emprunter sur les
marchés à des taux d’intérêt qui constitue la dette qui ruine les peuples et
dont on peut penser d’ailleurs qu’elle risque de n’être jamais remboursée.
Pourquoi ?
Pour quel bénéfice ou plutôt pour le bénéfice de
qui ?
Pourquoi prétendre que l’euro est irréversible ?
L’histoire est pleine de monnaies disparues et d’unions
bancaires qui ont échoué.
Pardon de la mauvaise comparaison, mais se
souvient-on du Reich qui devait durer mille ans ?
En l’espèce on observe une technostructure qui a l’air
de penser qu’à partir du moment où les traités ont été votés, les peuples
incompétents n’ont plus rien à dire, et qu’elle peut gouverner comme elle l’entend.
Caricature, peut-être, mais pas vraiment.
Il y a cette conviction affichée que l’Europe doit
se faire peut-être même malgré les peuples, ce qui entraîne le non-respect des
votes contraires comme en 2005, en France.
Cela n’est pas possible dans la durée car, dans la
durée, ce sont toujours les peuples qui, à un moment ou un autre, décident et
renversent la table.
Non, l’euro si mal conçu, n’est aucunement
irréversible.
Et, pour durer, il faut que les peuples aient la
conviction que les politiques poursuivies leur apportent un bénéfice réel.
Il est angoissant que le président du Parlement
européen souhaite en Grèce un gouvernement de technocrates comme il y a eu, un
temps, un tel gouvernement en Italie.
Car, souvent, les gouvernements de technocrates
sont des gouvernements issus de la banque Goldman Sachs dont il faut rappeler
qu’elle a aidé à la falsification des comptes grecs et que le président de la
banque centrale européenne en est issu qui parait cependant bien faire son
boulot.
Si l’on ne croit pas au caractère irréversible de
l’histoire, l’euro durera tant que les peuples le voudront et ils le voudront
quand ils auront le sentiment qu’ils ne sont pas gouvernés au bénéfice des institutions
financières.
C’est en cela que le vote grec est historique, malgré tout, qui dit
la voix directe du peuple, et non pas seulement déléguée aux élites, au cœur du jeu démocratique.
C’est peut-être une chance, si les chefs d’État et de gouvernement prenne
la mesure de l’histoire et du rôle qu’ils ont à y jouer.
Oui, je sais, Angela et François…
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