Les mots qui suivent
ne sont que l’expression d’une pensée particulière, datée peut-être, partielle
certainement ; mais notre bon pays
n’est-il pas à contresens ?
Il paraît que le
président Hollande a retrouvé dans sa bibliothèque Ernest Renan dont les
développements sur l’idée de Nation rappellent le dynamisme de la volonté de
vivre ensemble.
Volonté !
Cette volonté
implique l’acceptation d’une histoire passée et le choix de créer une histoire
future dont le fondement est bien, dans la démocratie française, la pensée des
lumières. Elle-même d’ailleurs héritière du christianisme, n’en déplaise aux laïcards.
Alors, on se dit dans
une société fondée sur la liberté individuelle que cette liberté conduit à une
forme de solitude propice à tous les errements et que l’utile est bien
apprendre à penser avant toute chose.
Apprendre à penser, c’est
la maîtrise de la langue française, la connaissance de l’histoire du pays, les
outils de la construction d’un raisonnement.
Français, histoire,
philosophie ; toutes ces matières qui paraissent au fur et à mesure du temps en
déclin dans l’école de la république.
Contresens.
Au moment, s’agissant
du renseignement, ou les États-Unis réforment le Patriot Act pour limiter le
domaine d’intervention des services et, surtout, pour introduire ou améliorer
un contrôle judiciaire, la France pays prétendu des droits de l’homme fait
exactement l’inverse.
Il va être voté un
texte vague écartant le contrôle du juge judiciaire, ce qui peut se comprendre
dans l’instant, mais paraît manquer de réflexion profonde sur les principes
républicains que l’on proclame et sur lesquels on se fonde pour donner des
leçons au monde entier.
Contresens
Notre pays est, pour
des raisons qui tiennent uniquement à l’économie ou à un opportunisme temporaire, l’ami du Qatar et
de l’Arabie Saoudite, plutôt que de l’Iran.
Ce qui est très
étonnant c’est que salafisme, wahhabisme sont proches de la pensée de l’État
islamique et que, même si l’Iran a des aspects effrayants, la civilisation
perce est plus porteuse d’avenir que la pensée pétrolière des déserts
arabiques.
Contresens.
On se glorifie qu’un
patrouilleur ait sauvé des centaines, des milliers de migrants en Méditerranée ce
week-end pour immédiatement les livrer, d’ailleurs, à l’Italie qui n’en peut
plus.
On trouve horrible la
solution australienne de raccompagner chez eux les navires de migrants,
solution qui ne serait pas compatible avec le droit européen, mais qui évite
les morts, pragmatiquement.
Car si ce sont des
milliers de migrants qui chaque semaine sont récupérés et qui seront introduits
sur le territoire européen, il n’y a pas de raison que cesse ce flot de navires
de la misère.
La question n’est pas
tant de les accueillir dans des conditions approximatives sur les terres
européennes, pouvant là générer le populisme ; mais bien plutôt, enfin, de
cesser de piller les matières premières de l’Afrique, de favoriser une
agriculture vivrière, d’électrifier le continent, comme n’a pas tort de le dire
Monsieur Borloo.
Mais sous couvert de
bonnes paroles la politique européenne génère plus de drames qu’autre chose,
conduisant de surcroît les populations européennes à ne plus vouloir de l’immigration,
alors même que l’Europe vieillissante en a et en aura besoin.
Contresens.
Et puis, bien sûr, la
jeunesse.
Ce pays de France
dirigée par des vieux technocrates fonctionnaires ne voulant rien changer à un
système déphasé, mais qui les protège, eux.
Ce pays où les
syndicats, patronaux comme salariés, défendent ce que l’on appelle les insiders
et les avantages acquis d’une génération sacrifiant allègrement la jeunesse.
Contresens
Sinon, il y a le
débat entre Caroline Forest et Aymeric Caron, Julie Gayet à l’Élysée, le
changement de nom de l’UMP et autres choses tout aussi fondamentales.
Ah, oui ; le
Royal baby !
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