La
presse s’est faite l’écho des malheurs de Maryvonne, vieille dame dont
l’habitation avait été occupée par des squatters et dont il a été dit
qu’elle était sans recours.
Il y a, en fait, un amalgame qui cependant peut conduire à une réflexion générale.
Dans
le cas de Maryvonne, ce qui n’était pas intervenu, était une
évacuation des lieux ordonnée par le préfet sans qu’intervienne une
décision de justice sur le fondement suivant :
En
cas d'occupation d'un logement habité par des personnes physiques de
manière illicite et par voie de fait, le propriétaire ou le locataire du
logement occupé peut demander au préfet de mettre en demeure l'occupant
de quitter les lieux. La mise en demeure est assortie d'un délai
d'exécution qui ne peut être inférieur à vingt-quatre heures. Elle est
notifiée aux occupants et publiée sous forme d'affichage en mairie et
sur les lieux. Le cas échéant, elle est notifiée au propriétaire ou au
locataire. Lorsque la mise en demeure de quitter les lieux n'a pas été
suivie d'effets dans le délai fixé, le préfet doit procéder à
l'évacuation forcée du logement, sauf opposition du propriétaire ou du
locataire dans le délai fixé pour l'exécution de la mise en demeure.
Mais,
si cette évacuation dans des cas d’occupation très récente ne peut
intervenir pour des raisons diverses, il est inexact de dire que le
propriétaire est sans recours.
Il a la possibilité de s’adresser à justice et peut le faire par le biais d’une procédure d’urgence.
C’est plus compliqué, bien sûr et plus lent, mais pas tant que ça s’agissant de squatters.
Mais
la véritable question n’est pas celle de l’intervention du juge, c’est
celle des moyens mis à disposition de la justice pour qu’elle puisse
statuer rapidement.
Encore une fois, le débat paraît faussé.
Un
député, Monsieur DAUBRESSE veut absolument déposer une proposition de
loi pour corriger cette situation qu’il dit inacceptable.
Il
peut être amélioré le système actuel mais il faut garder dans un coin
de la tête que le juge est garant des libertés et qui ne constate cette
tendance lourde visant aujourd’hui à réduire son rôle pour le remplacer
par des commissions plus ou moins dépendantes ou par l’administration
dépendante du pouvoir.
Ce n’est pas bon signe.
Dans le cas de Maryvonne, il suffit de constater qu’elle n’avait pas saisi d’avocat, cela a corrigé, une procédure a été engagé dans la décision interviendra rapidement.
Il
faudra alors veiller à ce que l’administration exécute la décision de
justice et les propriétaires savent bien que l’une des difficultés est
que les décisions de justice ne sont pas exécutées souvent parce que la
paix sociale et électorale s’achète en n’autorisant pas le concours de
la force publique, l’État préférant payer des indemnités au
propriétaire plutôt que d’expulser.
Alors
la solution idéale serait que la justice puisse fonctionner dans des
conditions saines et que les décisions qu’elle rend soit exécutées par
l’administration.
Ça n’est pas, bien sûr, l’orientation prise.
L’exemple
n’en est-il pas, s’agissant de la loi sur le renseignement qu’au moment
où le Congrès américain corrige le Patriot Act pour mettre plus de
limitations et plus de contrôle du juge et au moment où la justice
américaine vient de déclarer illégale la collecte généralisé de
renseignements par la NSA, la classe politique française vient, elle,
de voter strictement l’inverse souhaitant écarter le juge judiciaire
plutôt que de lui donner les moyens d’agir avec rapidité, dans ce
domaine là encore.
C’était
une digression, mais il y a pourtant un lien : le mauvais
fonctionnement de la justice de ce pays et le mépris dans lequel elle
est tenue.
Souhaitons
à Maryvonne de retrouver vite son logement (dont il faut reconnaître
qu’elle ne l’habitait pas) mais, voyez-vous cela dépendra de l’exécution
de la décision est donc à ce moment-là de la diligence préfectorale…
Alors que les journalistes continuent à évoquer Maryvonne mais dirigent mieux leur réflexion !
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