Il y a encore
quelques jours à peine, le peuple des avocats était en révolte contre un projet
inique, officiellement de la Chancellerie, mais en fait de Bercy, visant à
taxer les avocats et à diminuer leur rétribution au titre de l’aide
juridictionnelle.
C’est comme si l’on
taxait les juges pour rendre la justice.
Ce mouvement n’est
pas terminé, certain barreaux résistent encore.
Ce que l’on espère
être une simple trêve a été conclu par la représentation de la profession.
Le métier d’avocat,
dans sa majorité reste un métier de proximité, et c’est heureux ; même si,
souvent, ceux qui s’expriment dans la profession paraissent parfois surtout représenter
un secteur d’activité plus entrepreneurial, plus cossu ; moins judiciaire.
Et méconnaître, donc,
certaines réalités.
Une trêve donc, et c’est
ce qu’il conviendra de rappeler à tous ceux qui voudront faire de ce protocole
intervenu une paix définitive ; enfin jusqu’à la prochaine guerre.
Il a pu être constaté
une compréhension des magistrats, souvent, pas toujours, pas partout ;
mais aussi finalement une méconnaissance des conditions économiques actuelles
de la profession d’avocat, de sa paupérisation, de la notion de frais, de
charges du professionnel libéral.
En tout cas, la
magistrature n’a pas embrayé.
Elle a raison.
La misère de la
justice touche tout le monde et le mauvais sort fait aux avocats annonce demain
celui fait aux magistrats dont beaucoup vont partir à la retraite, qui ne
seront pas remplacés.
C’est l’une des
raisons de cette fameuse justice du XXIe siècle de madame Taubira, qui vise en fait
à limiter le rôle du juge, ce qui peut paraître aussi un mauvais coup fait à la
démocratie quand on remplace le juge indépendant et gratuit par des commissions
administratives ou des médiateurs privés payants..
Quoiqu’il en soit, il
est permis d’éprouver un regret.
Cette manifestation
de colère de l’Union Syndicale des Magistrats, n’aurait-elle pas pu intervenir
voilà quelques semaines pour renforcer ce mouvement de colère de tout le monde
judiciaire ?
Sans attendre un
congrès syndical ?
Peut-être ne
mélange-t-on pas les torchons et les serviettes, mais une serviette se salit
très rapidement et souvent, on la jette ensuite
Il est grand temps
que toutes les professions touchant la justice s’unissent.
Juges et Avocats de
toutes les juridictions, unissez-vous !
Et tous les autres
aussi !
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