À partir du mois de janvier va entrer en
application, sous réserve des décrets, le divorce par consentement mutuel dit «
sans juge ».
Il existe un mouvement constant de
déjudiciarisation que l’on présentera revêtu du sceau de la modernité, là où la
motivation est souvent l’économie budgétaire, ou la volonté insidieuse d’affaiblir
le juge judiciaire, garant des libertés.
C’est vrai que l’ancien divorce par consentement
mutuel avait une apparence un peu désuète en raison principalement des
modalités de réception des justiciables par l’Institution judiciaire dont on
connaît la convivialité.
Mais, enfin, un juge indépendant vérifiait qu’aucune
des parties n’était lésée et surtout que l’intérêt des enfants était préservé.
Au nom de la modernité, exit le juge.
Désormais chacun des époux aura son avocat et le divorce
contractuel sera ensuite déposé au rang des minutes de l’inévitable notaire.
Y verra un progrès qui veut.
Le divorce est donc un contrat, un marché, une
marchandise.
Et voilà donc que des sites proposent à prix
réduit un divorce par Internet.
Les époux donnent des renseignements et reçoivent
par courrier un projet de convention de divorce qu’ils renvoient signée et
vogue le divorce.
Je sais bien que les avocats de province sont
archaïques.
Mais avoir dans son bureau la personne, écouter
son propos, vérifier son consentement ; bref préserver l’humain paraît
indispensable en la matière.
Mais non, ça n’a pas d’importance.
Je crois que c’est le même site qui propose une
boxdivorce.
Pour Noël, sous le sapin, les enfants déposeront,
à l’attention de leurs parents une boxdivorce pour un divorce joyeux et tout le
monde applaudira.
Un délire.
Comme dirait Vincent Hervouët, ainsi va le monde.
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