Dans notre société humaine, la primauté revient à la
vie et tuer est un crime.
La légitime défense est autorisée, cependant ; mais
tuer si sa vie est menacée, seulement.
Si sa vie est menacée dans l’instant.
Se défendre pour ne pas mourir.
On peut comprendre une femme, battue, qui tue son
mari de trois coups de fusil dans le dos.
Ma sa vie n’était pas menacée dans l’instant ;
excellente chasseresse au demeurant était-elle.
On peut comprendre un buraliste qui tue un voleur.
Mais il l’a attendu avec un fusil après avoir repéré
des barreaux sciés.
Et sa vie n’était pas menacée.
On peut y voir un guet-apens.
Tuer par guet-apens, c’est un assassinat.
Celui qui tue en ayant prémédité un crime n’est pas
seulement un meurtrier qui commet un homicide, mais juridiquement un assassin.
Dans les faits divers récents où la justice
populaire, les jurés, ont condamné ceux que
la clameur voulait voir oints de la légitime défense, c’est de cela qu’il s’est
agi.
Et si les peines ont été sévères, c’est que l’analyse
des fait le justifiait ou que la défense a été d’une coupable maladresse
préférant la lumière des plateaux de télévision à celle de la pertinence
intellectuelle et humaine.
Hélas, trois fois hélas.
Bien sûr, il est permis d’éprouver de la colère.
Dirigée contre ceux qui ont laissé faire.
Laissé battre les femmes.
Laissé les quartiers devenir des jungles.
Laissé des pauvres gens devenir des assassins.
Mais la légitime défense n’a rien à voir avec cela.
Ce serait trop facile, trop lâche.
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