Un soir, comme ça,
peut-être parce que nul ne vous a offert de joli costume dans la journée, on
part.
Partir un peu plus
tôt, avec ce sentiment de culpabilité que nul élu ne connaît jamais.
Arriver chez soi, la
tête un peu dans les nuages, enfoncer la clé dans la serrure et sentir un
blocage français.
Changer de trousseau
de clés, cela arrive si souvent de se tromper de trousseau.
Mais non.
Réveil.
D’abord, je vérifie l’étage,
mais c’est le bon ; ça arrive de se tromper d’étage, de porte, c’est
normal.
Après un temps
indéterminé de réflexion, je tire la conclusion que de l’autre côté de la porte
une clé est enfoncée dans le barillet.
Serait-ce fillotte ?
Mais non, la voilà
qui arrive, avec, dit-elle, une envie tout aussi naturelle que pressante.
La femme de ménage
serait-elle morte à l’intérieur ?
Mais non après
vérification téléphonique.
Mais, alors, quel est ce mystère?
Nous sonnons chez la
voisine en respect de dame nature.
Débat juridique sur
la notion de troubles de voisinage avec la personne du dessus qui tire,
paraît-il, les meubles à quatre heures du matin.
Les gens sont bizarres.
Je pars ensuite chez
le serrurier d’à côté, déjà intervenu, mais qui est devenu …cordonnier.
Le numéro qu’il me
donne est inefficace.
Je rappelle celui en
mémoire et retombe sur le cordonnier.
En désespoir de
cause, risque fou, j’appelle le numéro se trouvant sur ces espèces d’étiquettes
collées partout dans les immeubles par des professionnels abusifs.
D’ailleurs, j’en ai
fait condamner un, une fois, pour un bailleur social à nettoyer toute une
résidence.
Ce comportement dégradant
les parties communes conduit le juge des référés à condamner sous astreinte au
nettoyage.
Peut-être était-ce le
même ?
En tout cas le gars
au téléphone demande la photo du barillet et une adresse.
Je lui envoie.
Une réponse par SMS :
qu’est-ce que ça veut dire ?
Je m’étais trompé de
numéro.
J’imagine le gars ou
la fille recevant une adresse, la photo d’une serrure et d’une clé.
Qu’aura-t-il, qu’aura-t-elle,
pensé ? Je crois que je ne veux pas le savoir.
Le serrurier va
venir.
Arrive alors, tel Zorro, ma
douce.
Pendant que je parle
avec fillotte, elle traficote la serrure, elle traficote.
Pff...
Et réussit à l’ouvrir.
C’est presque contre
nature.
Il y a des soirs où n’existe
pas d’autre solution que l’apéro.
Tchin !
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