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lundi 19 octobre 2015

Aide juridictionnelle, MARD,la grande hypocrisie de la Chancellerie et de Bercy.

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Derrière les grands mots se trouve en général une réalité moins flamboyante.
Je ne parlerai même pas ici des grands principes démocratiques, de l’importance du juge indépendant, de la nécessité d’avocats respectés, c’est le principe même de la respiration démocratique.
Dans ce pays, on respire mal avec une glorification de tout ce qui administratif.
Petit à petit on cherche à évacuer le juge, cet importun ; on préfère le remplacer par des commissions sans se poser le moins du monde la question des principes démocratiques.
C’est que, voyez-vous il faudrait réfléchir au-delà des apparences.
Ainsi, la Chancellerie et  Bercy, surtout Bercy, mettent en avant désormais la médiation et autres MARD et chacun d’applaudir à l’unisson.
Sans réaliser un instant que c’est une façon comme une autre de moins dépenser, de privatiser un peu plus la justice, de faire payer les justiciables.
Aux oubliettes, le juge gratuit !
Il ne s’agit pas ici de dire que l’adaptation du monde judiciaire n’est pas nécessaire, indispensable même, il s’agit de dénoncer l’hypocrisie de ceux qui gouvernent.
Évidemment, se pose la question de l’argent.
Alors on étend, démagogiquement,  le domaine de l’aide juridictionnelle et on prévoit de financer par une diminution des indemnités versées aux avocats et un impôt sur les avocats.
Je me demande dans quelle mesure il n’y a pas une volonté, inconsciente bien sûr, d’affaiblir encore plus les avocats.
Car enfin la résultante de tout cela est de créer des avocats qui eux-mêmes auront au moins la chance de pouvoir bénéficier de l’aide juridictionnelle, on le voit dans les grandes villes, notamment.
Tout cela est hypocrisie, ligne budgétaire pour Bercy, posture pour la Chancellerie.
Défendre une personne nécessite une implication, une compétence, du temps et du travail.
Je sais bien que, parfois, l’idée reste que les avocats sont riches et peuvent donc supporter les dossiers non rentables.
On parle même encore du pro bono.
Moi, le pro bono je trouve qu’il a des relents de charité d’ancien temps.
Je préfère penser qu’une justice est digne quand elle est en mesure de faire que ceux qui assurent la défense des faibles soient rémunérés correctement de telle manière qu’ils puissent vivre, eux-mêmes, correctement.
Aujourd’hui, chacun sait que cela n’est pas le cas mais, peu importe.
Ce qui compte, ce sont les effets d’annonce,  et la gloire de la ministre.


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