Il paraît que nous
sommes à l’aube du grand soir, d’une révolution technologique qui emportera sur
son passage les cols blancs, mais peut-être bien aussi les robes noires.
On peut, avec les
imprimantes 3 D fabriquer des pizzas ; cela risque de menacer les pizzerias,
mais pas les avocats.
Même si l’on dit
parfois qu’ils servent des salades.
Mais voilà que les
robots vont arriver dont on dit qu’ils vont d’ici 2025 supprimer 3 millions d’emplois
contre 500 000 créations.
C’est un chiffre,
jeté comme ça, dont l’avenir dira ce qu’il
en est.
Mais, après la mort
des cols bleus, ce sont les cols blancs qui sont menacés : ceux dont la tâche
peut être remplacée par une intelligence artificielle naissante ; salariés
des banques, journalistes et dans une certaine mesure juristes.
La liste n’est pas exhaustive.
Peut-être, demain n’utilisera-t-on
plus le terme de maître pour désigner un avocat, mais envers quelque algorithme
savant ?
Et qui ne voit que,
déjà, le virtuel envahit notre travail.
Ce qui est un peu
étonnant est que, d’un côté arrive une tempête et, de l’autre les futures
victimes sont empêchées d’être mobiles, vives ; de pouvoir échapper, si
possible à la mort.
Pendant en effet qu’il
faudrait les aider au mouvement, continuent à pleuvoir les normes, règlements,
lois, décrets, prélèvements, complexifications continuelles du travail.
Car aujourd’hui, le
travail quotidien pour le salarié, le professionnel libéral devient compliqué
non pas à cause du travail lui-même, mais des chaînes normatives et autres que
les décideurs, dépassés, continuent de faire pleuvoir croyant qu’elles sont un
impact sur la fertilité économique.
Je ne suis pas bien
sûr, d’ailleurs, que le débat soit
vraiment celui du contrat unique du travail, mais bien plutôt de la
fossilisation permanente du rapport de travail qui interdit, par détestation
peut-être, l’innovation et la créativité.
Je me demande, y
compris dans ma profession, si la mesure de l’ouragan est prise quand je vois,
chez nous aussi les avocats, que pleuvent les nouvelles obligations, nouvelles
normes, nouveaux prélèvements parfois aussi, alors même que l’on a besoin
strictement de l’inverse.
Car c’est bien, en
effet, le paradoxe qui inquiète de voir
une France qui se dessine, moins riche, et qui aura donc besoin de créativité, de
mouvement et, parallèlement, des décideurs politiques ou professionnels qui
restent dans un schéma vertical pontifiant, imaginant que l’on peut créer des
normes des obligations et des taxes… puisque demain, forcément il y aura plus
de richesse.
Sauf que rien n’est désormais
moins sûr quand le monde bascule.
C’est pourquoi, après
les cols bleus, c’est le tour des cols blancs ou robes noires de se penser pris
pour des colverts.
Vous savez, les
enfants du bon Dieu que l’on prenait pour des canards sauvages afin de pouvoir
mieux les abattre.
Je ne sais pas si de cela
il sera question à la Convention Nationale des Avocats…
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