Le pragmatisme est
une doctrine qui prend pour critère de vérité le fait de fonctionner réellement
et de réussir pratiquement.
Il ne s’agit donc pas
de ne pas avoir de convictions, ou d’idées, mais simplement de vérifier que
celles-ci, confrontées à la réalité, soient efficaces.
Et si elles ne le
sont plus, il faut en changer.
Pendant des
décennies, le quinquennat a été une idée dont on pensait qu’elle apporterait un
progrès dans le fonctionnement de la
démocratie, c’était au temps du général
de Gaulle et de ses successeurs.
Le quinquennat est
donc arrivé.
Et force est de constater qu’il n’a pas apporté de progrès,
mais, à l’inverse, une forme de trépidation dans la vie politique française où tout est axé sur l’élection présidentielle ;
ce qui signifie que l’on en parle désormais sans arrêt.
Nous serions déjà en
2017, alors que notre pays a besoin d’action
au présent plutôt que de pitoyables spectacles de bateleurs égotiques.
Une pensée
pragmatique consiste à regarder la réalité telle qu’elle est et donc à
considérer que les institutions de la république sont aujourd’hui désuètes,
décalées, qu’elles ne correspondent plus au mode de vie des Français, pour être en fait
d’essence monarchique, verticales, alors que le monde, désormais réseautal, est
devenu autre.
Le président, en
outre, parce qu’il est un homme du XXIe siècle, n’est plus un arbitre
hiératique, mais un homme politique de plus ou moins grande qualité et pour tout dire de plutôt moindre.
Pour qu’il soit un
arbitre il faudrait qu’il ne soit pas sujet à réélection et donc qu’il
accomplisse un mandat, de sept ans, pourquoi pas, mais qu’il sache qu’il n’y en
aura pas d’autre, ce qui, peut-être, le libérera de pensées malsaines et
obsessionnelles.
Pour qu’il soit un
arbitre, il faudrait que les pouvoirs reviennent plus au premier ministre, comme
dans toute démocratie parlementaire occidentale.
L’instabilité de la
IV ème république étant le fait d’un mode électoral qu’il ne faut pas reproduire,
mais pas de l’équilibre entre les pouvoirs.
Et puis on se dit
aussi que le Sénat qui n’est pas inutile, car le bicamérisme peut calmer les
ardeurs d’une assemblée impétueuse, pourrait être réformé, fusionné pourquoi
pas avec le Conseil économique et social pour représenter vraiment quelque chose,
parce que là, le coup des territoires…
Et puis ce mode électoral douteux…
Et puis, bien sûr, on
se dit, même si l’on n’habite pas Marseille, que ces hommes politiques, dont l’ambition
est de mourir en fonction, deviennent indécents et que les mandats doivent être limités dans leur nombre, mais aussi dans
leur durée : deux ou trois mandats seraient largement suffisants.
On se dit tout ça
devant le spectacle affligeant d’une classe politique dont l’action ne sert plus vraiment le pays, mais elle-même,
et aggrave la situation des Français quand les évolutions du monde transfèrent
la puissance vers d’autres continents que la vieille Europe.
Mais vous me direz
que le propos manifeste un esprit vieillissant et qu’il est beaucoup plus
intéressant de parler de Julie et Valérie ou bien de Carla.
Ne vous étonnez
cependant pas si, après cela, les jours de vote les pêcheurs sont nombreux.
Ou le vent marin.
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