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mercredi 4 mars 2015

Ce voile de nos campagnes.

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Il ne s’agit pas de parler avec Alain Finkielkraut d’identité malheureuse, ou avec Alain Juppé d’identité heureuse, mais de s’interroger pour savoir si l’histoire a forcément un sens et, si elle en a un, si ce sens signifie immanquablement le progrès des libertés individuelles.
Le débat sur le voile revient, pour savoir s’il convient de l’interdire dans l’enseignement supérieur et c’est là, je crois, qu’Alain Juppé a évoqué, dans les temps passés, ces femmes se couvrant la tête pour rentrer à l’église.
Il y a ce souvenir dans nos campagnes, effectivement, des femmes sinon voilées, du moins à la tête couverte et nous pourrions évoquer la Corse à cet égard.
Mais, est-ce le débat ?
L’occidentalisation n’est pas forcément significative de progrès et quand, en Égypte, en Iran, en Turquie les femmes ont été dévoilées, les sociétés n’étaient peut-être pas moins dures.
Mais les dérives folles de l’État islamique montrent assez que le principe du voile entraîne la soumission de la femme et le retour pour elle à une société qui se tourne plus vers un passé obscur que vers un avenir radieux.
Pendant que les instances européennes discutent de la fessée, le Moyen Âge paraît revenir en force, ailleurs.
La laïcité à la française a quelque chose de particulier dans le monde démocratique occidental, de plus affirmé, de plus volontaire.
Elle est un combat pour promouvoir les fondements républicains : liberté, égalité, fraternité.
Elle est, dans l’histoire du pays, combat contre l’église, mais également les régionalismes.
Elle a construit une société républicaine.
Aujourd’hui cette société paraît douter, ne plus oser affirmer la force de ses convictions, s’empêtrer dans des culpabilisations toujours plus nombreuses, débilitantes, incompréhensiblement parisiennes et éthérées
Même dans les campagnes les têtes couvertes disparaissent alors que l’on voit les têtes voilées fleurir dans les cités des villes, comme un contresens.
Car les esprits savants peuvent discourir de la symbolique du voile, celui-ci revient dans un environnement de misère sociale et culturelle et représente plus, aujourd’hui, une symbolique de soumission de la femme qu’autre chose.
Alors, oui, il est légitime de poser la question de l’extension de l’interdiction du voile dans l’enseignement supérieur, celui-ci étant symbole même de la pensée républicaine.
Car on peut se dire que l’histoire n’a pas forcément un sens naturel, qu’elle est ce qu’en font les hommes et que si ce sont ceux qui prônent la régression qui sont les plus combatifs, alors la régression viendra.
N’en déplaise aux esprits naviguant dans les nuages de l’intellectualisme, en pratique, le développement du voile est l’expression de la faiblesse de notre république.
Il est à combattre.

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