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vendredi 27 mars 2015

Loi sur le renseignement, où sont les consciences de la gauche?

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Alors, voilà, le Premier ministre a peur pour la France, a peur du péril d’extrême droite et sillonne le pays pour défendre les libertés menacées avec une rhétorique toute sarkozienne dans la finesse et la mesure.
Pourquoi pas !
La France est le pays des droits de l’homme, conscience de l’humanité universelle, etc. etc.
Mais si l’on regarde derrière soi, les dictatures du XXe siècle, notamment, on constate qu’il y a eu les noires, et les rouges.
Et celui qui défend les libertés publiques et bien obligé alors de dire : citoyen garde toi à  gauche, garde toi à droite.
Or pendant qu’on pointe le doigt vers une menace, on en occulte une autre, tout aussi importante, quoique différente dans sa nature.
La loi sur le renseignement, en gestation,  prévoit en vertu de critères étendus et hélas  bien flous, le recours à des techniques très intrusives sans l’aval d’un juge !
Le président de l’actuelle Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, condamnée  à être remplacée par une nouvelle autorité administrative, a estimé dans Le Monde que «la nouvelle commission disposera de moins de pouvoirs qu’aujourd’hui».
Et, voyez-vous, la dictature de l’administration cela existe ; c’est un modèle un peu collectiviste mais qui n’est pas d’essence démocratique.
Le principe démocratique est de veiller à la protection de la liberté individuelle, de la vie privée en la mettant sous le contrôle du juge judiciaire dont c’est la raison d’être.
Ce juge est habitué à veiller à ce que les mesures portant atteinte aux libertés, quand c’est nécessaire, le soient en fonction de critères légaux stricts, définis, et sous son contrôle puisqu’il est indépendant.
À partir du moment où un pouvoir commence à envisager des mesures attentatoires à la vie privée selon des critères flous, sans contrôle du juge judiciaire, et avec un simple contrôle administratif ; que l’on le veuille ou non c’est une régression démocratique.
Et c’est un danger important, tout aussi important que ce qui fait glapir la bien-pensance.
Comment ne pas éprouver une grande colère quand on voit que les grandes consciences de la gauche se taisent, comme tétanisées ?
On peut vouloir combattre le terrorisme et cependant veiller au respect de la démocratie.
Allez, que la droite propose de telles mesures préférant axer la réflexion sur la sécurité plus que sur la liberté, pourquoi pas !
Mais c’est bien justement là que la gauche est importante pour participer au débat en rappelant toujours la défense des libertés publiques.
C’est grâce à cet équilibre que la démocratie respire
Aujourd’hui, quel silence affligeant !
Que l’on me pardonne comme une obsession, mais oui, Madame Taubira qui est toujours prompte à se mettre en avant et qui sur ce débat important a bien son mot à dire en tant que Garde des Sceaux, ministre de la justice se tait lourdement, comme tous les hiérarques satisfaits  de son ministère.
Faut-il croire alors  que les consciences de gauche estiment qu’il faut faire une confiance absolue à l’état ?
Que l’on pardonne au citoyen d’estimer que l’affaiblissement continu du juge judiciaire est corrélatif à celui de la démocratie et que, non, l’administration qui métastase notre pays n’est pas en elle-même une garantie des libertés ; elle est à l’inverse une menace.
Le garant des libertés individuelles, c’est le juge judiciaire et quand on veut l’écarter, c’est avec une volonté délibérée contraire à l’esprit démocratique.
Voilà c’est tout.

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