Je
suis, ce matin, allé voter; quoique écœuré.
Peut-être
aussi parce que j'avais procuration de mon fils.
Lui,
quand il vote, parfois mes parents se retournent dans leur tombe
sans chauffage ni électricité, parce qu'ils sont de pauvres morts;
C'est
une rareté, mon fils, 70 % des jeunes vont s'abstenir devant ce
spectacle indécent, ce mauvais théâtre glauque sous les nuages
marseillais.
Ces remugles nauséabonds, pléonasme.
Mais j'y suis allé, de méchante humeur.
J'avais
une crainte, terrible: celle de tomber sur le gendre de la voisine, candidat
sous une étiquette qui fait penser à Mémé.
Çà n'a pas raté, je l'ai vu près du bureau de vote où l'on avait
entreposé tous les vieux du quartier, semble-t-il.
J'ai
essayé de fuir.
Au
moment extatique où je prenais les bulletins de vote, il s''est
approché de moi et m'a dit:
« vous
avez vu que je suis candidat? »
Et,
là, j'ai pas pu, c'est comme ça.
Je
voudrais pouvoir, mais, non.
Ce
que je pense, je le dis, c'est plus simple, on digère et dort mieux.
Alors
je lui ai répondu: « oui, mais moi , G, je le verrais mieux en
prison »
(G,
ça laisse planer un doute)
Il
m'a répondu qu'il fallait pas penser comme ça, et que l'important,
c'était d'avoir les 5%.
Ces
gens là, belle jeunesse, ne pensent pas comme toi et leur pensée
donne parfois envie de vomir.
Je
crois que mon regard a exprimé ce dégoût.
Ce sentiment profond de révolte qui fait que même les êtres les plus raisonnés se prennent à aimer, à espérer, le doux mot de révolution.
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