Je vous parle d’un
temps où l’on pouvait pénétrer dans les palais de justice comme citoyen sans
mesure de sécurité particulière.
Cela dit assez
combien l’insécurité est devenue quotidienne et combien nous nous habituons à
ce qui ne devrait pas être dans un pays en paix.
Aujourd’hui, pour
pénétrer dans un palais de justice, il existe des mesures de sécurité
importantes.
Les avocats doivent,
au moins à Marseille, présenter leur carte professionnelle et placer leurs
serviettes dans un appareil qui va en visualiser l’intérieur ce qui oblige à ne
pas y laisser traîner n’importe quoi.
Parfois... mais ce n’est
pas le sujet
L’avocat est
auxiliaire de justice, cela a un sens : il participe à l’œuvre de justice et
appartient à la communauté judiciaire ; oui j’utilise ce mot de communauté.
Pour des raisons de
management, la justice s’est bunkérisée : tout est fait pour éviter désormais
le contact humain entre le peuple et les greffes et les juges étant précisé que
l’avocat fait désormais plus ou moins partie du peuple.
Berk !
Mais nous sommes bien
sûr dans l’affichage de la justice conviviale du XXIe siècle qui n’est que le
masque de la technocratie budgétaire.
Ainsi en procédure
civile, les mises en état sont devenues électroniques, ce qui fait que les
dossiers peuvent s’endormir dans le silence paisible des ordinateurs du palais.
Voilà qu’apparaît maintenant
l’idée qu’il y aurait dans les palais de
justice des sortes de cercles concentriques certains interdits et d’autres où
les pauvres gens seraient plus ou moins acceptés..
Et l’avocat serait aussi
badgé, la carte professionnelle ne suffirait plus.
Et bien sûr le coût
de ce badge serait à la charge des Ordres des avocats.
Je crois avoir lu le
terme de convention.
Il faut dire, c’est
un aparté, que la procédure est régie par un code dit code de procédure et que, en la matière, les
fameuses conventions passées avec les ordres visent en
général à mettre à la charge de l’avocat des obligations supplémentaires
que les textes ne prévoient pas.
Je n’ai jamais
vraiment compris pourquoi c’était accepté par la profession.
On accepte ;
oui, notre Monsieur, oui notre bon maître.
Toujours est-il que l’on
va bien sûr discourir sur cette question de badge et je me prends à espérer que
ceux qui représentent la profession auront la sagesse de ne pas accepter une
soumission de plus.
Car il s’agit d’interdire
à l’avocat de se déplacer librement.
Ce n’est pas tant d’ailleurs
par orgueil mais quand on soumet l’avocat, on soumet l’auxiliaire de justice et
quelque part on soumet la justice elle-même.
A quand le fer rouge ?
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