La Mort.
Dame blanche ?
Dame à la faux ?
Parfois, elle prévient,
elle avance en crabe.
On le sait, elle va
venir toquer à la porte, pas la sienne, pas cette fois ; mais celle d’à côté,
pas loin, nulle distance même qu’un cœur puisse mesurer.
Elle vient, sympa, elle
laisse le temps.
Le temps aux âmes de se
préparer, en même temps que le corps s’étiole.
Le temps donné aux
aspérités passées de constater que cela fait bien longtemps qu’elles ne sont
plus.
Le temps donné aux mains
de se tenir, aux mots de se dire, aux larmes de couler, à la douceur de la
fragilité d’être.
Elle toque au soleil
levant et enlève vers ce qui est ou qui n’est pas.
Et puis, humaine
pourtant, elle envoie ses messagers.
Ceux d’autrefois,
pères, mères, amis.
Ceux qui, il y a
longtemps, ont fermé la porte de leur vie.
Et pourtant qui
reviennent pour un temps.
Réelles présences ou
pas, qu’importe.
Un colloque singulier
se tient entre la vie et la mort, les vivants et les morts.
Un murmure tendre,
doux, comme une eau fraiche de rivière qui coule, adoucissant le sel des larmes.
Murmure qui dit à celle
qui reste, pantelante un peu, épuisée beaucoup, qu’elle a été belle, de cette
beauté grandie par la compréhension des ressorts étranges de la vie qui s’en va
et, qu’au fond, seul le langage de l’amour permet d’appréhender.
Ce langage des anges
qui dit aussi la paix à venir de l’accomplissement qui a été.
Finalement, la Mort n’est
pas méchante.
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