Marseille est ville
rebelle.
À l’entrée de son
port, le Fort Saint-Jean et le Fort Saint-Nicolas témoignent du passé. Le Fort
Saint-Jean fut commanderie de l’ordre des hospitaliers de Saint-Jean de
Jérusalem.
Les canons de ces ports
furent tournés vers la ville à la demande de Louis XIV, après une rébellion.
La ville fut appelée
quelque temps « ville sans nom », en punition, pendant la révolution.
C’est vieux, mais il
en reste toujours quelque chose dans la psychologie locale...
Aujourd’hui, c’est
une ville en souffrance subissant une pauvreté économique mais aussi, parfois,
intellectuelle.
On peut regretter que
les deux maires Gaston Defferre et Jean-Claude Gaudin par des règnes trop longs
aient tué les successeurs de valeur.
Aujourd’hui la classe
politique locale, ce n’est pas l’injurier que de le dire, est d’un niveau
relativement faible par rapport à d’autres villes et l’inquiétude peut exister
quant à la succession de Monsieur Gaudin.
Parfois, on rêverait
d’un maire parachuté comme Juppé en son temps à Bordeaux ou Raymond Barre à
Lyon.
Mais Marseille est Marseille
et les candidats ne se pressent pas.
Là-dessus, Monsieur
Mélenchon déclare s’intéresser à Marseille; on se dit que c’est un beau défi
que de vouloir prendre la mairie et rehausser la ville.
Mais non, c’est pour
se présenter aux législatives afin de combattre le Front National ce qui est
son combat de toujours.
Pardon, c’est pour
affronter Patrick Mennucci, socialiste, dans une circonscription dans laquelle
ni la droite ni le Front National ne sont en mesure de l’emporter.
Tartarin de
Marseille, ce Mélenchon.
En fait, Monsieur
Mélenchon, encore dans les vapeurs de son succès électoral relatif se voit déjà
premier ministre.
Bien sûr, on dit que
le député est élu de la nation et qu’il n’a donc pas besoin d’implantation
locale.
Le lecteur relèvera
pourtant que selon les circonstances le discours des politiques à ce sujet
change.
Mais voilà donc
quelqu’un qui vient dans une ville rebelle, en souffrance, se faire élire pour
se construire, à 66 ans, un destin national sans s’occuper plus avant de la
circonscription qu’il convoite.
Élu de la nation, pas
du peuple local.
Ce n’est pas que l’on
ait pour Monsieur Mennucci une estime, une admiration, extraordinaire tant le
personnage paraît caricaturale et ne pas forcément représenter la ville dans
son intégralité.
Mais la ville, quels que
soient les quartiers, pourra
probablement se demander ce que ce Mélenchon vient faire ici et on peut parier
qu’il risque de se faire battre.
Surtout, voyez-vous,
si les politiciens locaux estiment que c’est l’intérêt de la ville, ou plutôt l’espèce
le leur.
Il y eut Tartarin de
Tarascon, il y aura Mélenchon de Marseille.
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