Et
voici donc que la Bâtonnière d'Aix en Provence et son Conseil de
l'Ordre ont décrété la semaine prochaine un embargo sur la barre,
entraînant semble-t-il interdiction de plaider sur Aix.
Twitter
bruisse d'interrogations pour savoir si le document prévoyant de
désigner les contrevenants, à fins de poursuites disciplinaires
est un fake, ou pas...
J'ai
été troublé par le terme embargo, que l'on entend partout, mais
qui n'est pas un terme de la basoche.
Il
me semble, de mémoire, que l'on parle d'interdiction: le Bâtonnier
interdit la barre, ce qui parle plus à la conscience collective des
avocats, leur rappelant ce temps de l'Avocat debout, avant qu'il ne
fusionne avec les conseils juridiques, en fait.
Cette
mesure est probablement illégale, mais dit assez la colère.
Oh,
chacun a la sienne; la mienne est moins dirigée contre Monsieur
Macron que contre ceux qui jettent aux orties, ou à la mer, le coeur
du métier: le secret.
On
peut, in petto, se dire que tarif, postulation locale sont
subsistances d'un temps qui s'achève, mais pas le secret
professionnel.
Il
est celui que l'avocat emporte avec lui, dans la tombe ou dans le
vent, absolu, charge lourde.
On
sait que les juges pas gentils n'ont de cesse de vouloir le réduire,
persécutant même, à force de perquisitions, les avocats.
Le
secret se réduit, la transparence est de mise qui va de pair avec
une forme de dictature des esprits.
Alors,
je n'ai pas de colère contre Monsieur Macron, il est dans son rôle
Mais
un projet qui part au Conseil d'Etat sans que personne ne le voit est
malsain.
Ma
colère, moi, se dirige contre ceux dans la profession qui veulent le
secret professionnel en entreprise, secret qui ne serait pas
opposable à l'employeur!
Le
secret va de pair avec l'indépendance professionnelle, il est
exclusif de tout lien de subordination.
Comment
une partie des avocats peut-elle accepter qu'il en soit autrement?
Si
le secret n'est plus absolu, il n'est plus, c'est simple.
Et ça, ce n'est pas négociable, au risque de toucher aux fondamentaux
démocratiques.
Alors,
si l'embargo aixois laisse interdit, la complaisance parisienne
laisse atterré!
Pourquoi Monsieur Macron se priverait-il d'agir puisque le Barreau de paris est d'accord pour couler le navire?
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