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samedi 15 novembre 2014

Où la Bâtonnière d'Aix décrète l'embargo sur la barre

Et voici donc que la Bâtonnière d'Aix en Provence et son Conseil de l'Ordre ont décrété la semaine prochaine un embargo sur la barre, entraînant semble-t-il interdiction de plaider sur Aix.

Twitter bruisse d'interrogations pour savoir si le document prévoyant de désigner les contrevenants, à fins de poursuites disciplinaires est un fake, ou pas...

J'ai été troublé par le terme embargo, que l'on entend partout, mais qui n'est pas un terme de la basoche.

Il me semble, de mémoire, que l'on parle d'interdiction: le Bâtonnier interdit la barre, ce qui parle plus à la conscience collective des avocats, leur rappelant ce temps de l'Avocat debout, avant qu'il ne fusionne avec les conseils juridiques, en fait.

Cette mesure est probablement illégale, mais dit assez la colère.

Oh, chacun a la sienne; la mienne est moins dirigée contre Monsieur Macron que contre ceux qui jettent aux orties, ou à la mer, le coeur du métier: le secret.

On peut, in petto, se dire que tarif, postulation locale sont subsistances d'un temps qui s'achève, mais pas le secret professionnel.

Il est celui que l'avocat emporte avec lui, dans la tombe ou dans le vent, absolu, charge lourde.

On sait que les juges pas gentils n'ont de cesse de vouloir le réduire, persécutant même, à force de perquisitions, les avocats.

Le secret se réduit, la transparence est de mise qui va de pair avec une forme de dictature des esprits.

Alors, je n'ai pas de colère contre Monsieur Macron, il est dans son rôle

Mais un projet qui part au Conseil d'Etat sans que personne ne le voit est malsain.

Ma colère, moi, se dirige contre ceux dans la profession qui veulent le secret professionnel en entreprise, secret qui ne serait pas opposable à l'employeur!

Le secret va de pair avec l'indépendance professionnelle, il est exclusif de tout lien de subordination.

Comment une partie des avocats peut-elle accepter qu'il en soit autrement?

Si le secret n'est plus absolu, il n'est plus, c'est simple.

Et ça, ce n'est pas négociable, au risque de toucher aux fondamentaux démocratiques.

Alors, si l'embargo aixois laisse interdit, la complaisance parisienne laisse atterré!

Pourquoi Monsieur Macron se priverait-il d'agir puisque le Barreau de paris est d'accord pour couler le navire?

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