Comme avocat,
parfois, je voudrais atteindre la grève.
Non celle que les barreaux ont décidée, mais celle qui dit que l’on a
traversé la mer tumultueuse pour enfin arriver sur la plage.
La majorité des
avocats exercent un métier de proximité, qu’ils exercent en professions
libérales ou en petite structure sociétale.
Comme souvent, comme
ailleurs, ce sont les firmes qui sont entendues parce que c’est comme ça, parce
que l’on n’écoutera pas l’épicier de quartier mais plutôt la grande chaîne de
supermarchés.
Alors des projets de
réforme sortent d’on ne sait où ,
comportant des dispositions que l’on peut comprendre, nées de l’adaptation aux
temps et d’autres qui ne sont jamais que l’acceptation féale de la prééminence
du droit anglo-saxon et le désir de puissance des entreprises françaises ;
compréhensible, mais étranger à l'intérêt public.
Alors,pour faire
plaisir aux forces de l’argent, on risque de mettre à mal le service juridique de
proximité rendue à la population et ça, c’est hautement dommageable.
Je sais des avocats
parisiens qui exercent de la même manière que moi et qui doivent probablement
se dire, eux aussi, que la
représentation du barreau parisien n’est pas conforme à la réalité quotidienne
du métier.
Je parle ici de la
majorité des avocats.
L’avocat en
entreprise n’est pas, en l’état, conforme au droit français et au droit
communautaire et ce désir anglo-saxon aurait mérité d’être traité par le pouvoir
avec beaucoup plus de prudence et de respect des avocats français.
J’allais dire des
avocats de souche, mais parait que c’est injurieux, de souche.
Sur ces projets, à
titre personnel de président du conseil national des barreaux est d’accord, ce
qui dit assez la combativité de l’institution.
Un peu schizophrène, le
Monsieur, non ?
Résumons : s’adapter,
bien sûr, mais toucher au cœur de la profession, certes pas.
Et puis, dans ces
textes bâclés j’ai entendu dire que se posait une lourde interrogation.
Il paraîtrait que les
avocats en entreprise dépendraient des assurances prises par les ordres des
avocats, c’est-à-dire qu’ils ne relèveraient pas de l’assurance de leur
entreprise, alors même qu’ils seraient dans un lien de subordination.
Je ne sais pas si c’est
exact, mais c’est un coup à vous ruiner les barreaux alors même que la
situation n’est pas flambante.
Un coup à vous plumer
les avocats !
Ah, ce n’est pas demain que nous attendrons la
grève douce, enfin celle dont on rêve, pour l’autre, oui.
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