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mercredi 19 novembre 2014

C'est votre Avocat que l'on plume!


Comme avocat, parfois, je voudrais atteindre la grève.  Non celle que les barreaux ont décidée, mais celle qui dit que l’on a traversé la mer tumultueuse pour enfin arriver sur la plage.

La majorité des avocats exercent un métier de proximité, qu’ils exercent en professions libérales ou en petite structure sociétale.
Comme souvent, comme ailleurs, ce sont les firmes qui sont entendues parce que c’est comme ça, parce que l’on n’écoutera pas l’épicier de quartier mais plutôt la grande chaîne de supermarchés.

Alors des projets de réforme sortent d’on ne sait  où , comportant des dispositions que l’on peut comprendre, nées de l’adaptation aux temps et d’autres qui ne sont jamais que l’acceptation féale de la prééminence du droit anglo-saxon et le désir de puissance des entreprises françaises ; compréhensible, mais étranger à l'intérêt public.
Alors,pour faire plaisir aux forces de l’argent, on  risque de mettre à mal le service juridique de proximité rendue à la population et ça, c’est hautement dommageable.

Je sais des avocats parisiens qui exercent de la même manière que moi et qui doivent probablement se dire, eux aussi,  que la représentation du barreau parisien n’est pas conforme à la réalité quotidienne du métier.
Je parle ici de la majorité des avocats.

L’avocat en entreprise n’est pas, en l’état, conforme au droit français et au droit communautaire et ce désir anglo-saxon aurait mérité d’être traité par le pouvoir avec beaucoup plus de prudence et de respect des avocats français.
J’allais dire des avocats de souche, mais parait que c’est injurieux, de souche.
Sur ces projets, à titre personnel de président du conseil national des barreaux est d’accord, ce qui dit assez la combativité de l’institution.
Un peu schizophrène, le Monsieur, non ?

Résumons : s’adapter, bien sûr, mais toucher au cœur de la profession, certes pas.
Et puis, dans ces textes bâclés j’ai entendu dire que se posait une lourde interrogation.
Il paraîtrait que les avocats en entreprise dépendraient des assurances prises par les ordres des avocats, c’est-à-dire qu’ils ne relèveraient pas de l’assurance de leur entreprise, alors même qu’ils seraient dans un lien de subordination.
Je ne sais pas si c’est exact, mais c’est un coup à vous ruiner les barreaux alors même que la situation n’est pas flambante.
Un coup à vous plumer les avocats !

Ah,  ce n’est pas demain que nous attendrons la grève douce, enfin celle dont on rêve, pour l’autre, oui.



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