Quand on sort de chez
soi le matin, à Marseille, le premier réflexe est de regarder le ciel pour en
admirer le bleu profond de telle manière que l'on met le pied dans cette grasse
crotte canine gisant devant le perron de l'immeuble sans que nul poème de Baudelaire
n'empêche le mot de Cambronne d’être prononcé.
Cela annonce donc une
journée chanceuse, détestable aux yeux
de Monsieur Montebourde, où l'avocat va capter les revenus des français.
D'ailleurs, il y a
cette personne téléphonant pour que j'engage immédiatement un référé d'heure à
heure au motif que l'eau de son bassin, en provenance d’une copropriété
voisine, n'arrive plus et que ses poissons rouges risquent leur vie.
Le captateur odieux
renvoie immédiatement à la compagnie de protection juridique la chose laissant
présager quelque coûteuse expertise (et le coût des expertises judiciaires
systématiquement taxées par les juges, on n'en parle ?)
Il y a ensuite cette
personne qui va venir, entre deux chimiothérapies qu'il faudra rassurer plus
qu'autre chose et, plus que l'on ne capte ses revenus, elle devra, elle, capter
de la confiance
Il y a ce chèque que
me porte ma douce associée vient :
18 € venus d'une cliente que le cabinet a manifestement ruinée et que je m'en
vais de ce pas adresser à Monsieur
Montebourde.
Je lisais le
témoignage de cet huissier, de province probablement, exposant ses douze heures
de travail journalière, ses 3000 € de revenus, ses trois semaines de vacances…
Huissier, mon frère.
Car quand on parle de
professions réglementées, probablement ne faut-il pas oublier qu'il y a
toujours les gros et les petits et que ce sont toujours les petits qui trinquent.
Quand on lit,
s'agissant des notaires, qu'il faudrait forfaitiser leur tarif ; c'est idiot,
il vaut mieux le supprimer pour laisser jouer enfin la vraie concurrence.
Supprimons tous ces tarifs
désuets !
Si j'ai capté votre
attention, je n'en suis pas encore revenu et j'attends déjà la nouvelle taxe
que Monsieur Montebourde inventera.
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