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vendredi 18 juillet 2014

Marseille, l'Avocat du vendredi !


À Marseille, vendredi, c’est aïoli.
En fait, pas forcément, mais le repas peut s'étirer, surtout un 18 juillet quand les vacances paraissent avoir enveloppé la ville.
Au restaurant, tout à l'heure, il y avait les habitués, ceux qui travaillent encore.
Et cet avocat-là, septuagénaire désormais, belle mécanique intellectuelle, belle réussite professionnelle ; beau contentement affiché de soi aussi...
Mais, après tout, une gloire du barreau.
Dans la rue de la Maison des avocats, il y a la banque Martin-Maurel; une des dernières banques indépendantes de France.
J'ai vu son président, octogénaire, sortir de sa voiture avec chauffeur ; une vieille C 5 un peu cabossée.
Cet homme est aussi une institution.
Et l'argent, dans  les bonnes familles ça ne s'affiche pas.
Et puis j'ai croisé un avocat de ma promotion, pas tout jeune, donc.
Un qui a eu  des « soucis », qui a été poursuivi, qui est à l'Opus Dei, qui est tombé en liquidation.
Ruiné, quoi.
Il travaille, je suppose, aujourd'hui salarié.
Il portait une lourde veste de laine, inappropriée, mais sa main était fraîche.
Nous parlions de je ne sais quoi.
Il s'est arrêté, lui, un instant, pour donner une pièce au mendiant, de la place Estrangin.
Et voyez-vous, je lui ai dit que si sa main était fraîche malgré sa veste de laine, c'est qu'il devait avoir la fraîcheur de l’âme
Et je pense.

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