À Marseille, vendredi, c’est aïoli.
En fait, pas forcément, mais le repas peut
s'étirer, surtout un 18 juillet quand les vacances paraissent avoir enveloppé
la ville.
Au restaurant, tout à l'heure, il y avait les
habitués, ceux qui travaillent encore.
Et cet avocat-là, septuagénaire désormais, belle
mécanique intellectuelle, belle réussite professionnelle ; beau contentement
affiché de soi aussi...
Mais, après tout, une gloire du barreau.
Dans la rue de la Maison des avocats, il y a la
banque Martin-Maurel; une des dernières banques indépendantes de France.
J'ai vu son président, octogénaire, sortir de sa
voiture avec chauffeur ; une vieille C 5 un peu cabossée.
Cet homme est aussi une institution.
Et l'argent, dans les bonnes familles ça ne s'affiche pas.
Et puis j'ai croisé un avocat de ma promotion, pas
tout jeune, donc.
Un qui a eu des « soucis », qui a été poursuivi,
qui est à l'Opus Dei, qui est tombé en liquidation.
Ruiné, quoi.
Il travaille, je suppose, aujourd'hui salarié.
Il portait une lourde veste de laine, inappropriée,
mais sa main était fraîche.
Nous parlions de je ne sais quoi.
Il s'est arrêté, lui, un instant, pour donner une pièce au mendiant,
de la place Estrangin.
Et voyez-vous, je lui ai dit que si sa main était
fraîche malgré sa veste de laine, c'est qu'il devait avoir la fraîcheur de l’âme
Et je pense.
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