Admettons la philosophie comme volonté intime de comprendre, d'interpréter le monde, les choses de la vie et de faire de cette compréhension le fil directeur de son comportement.
Cela implique une attention particulière prêtée à
l'écoute de l'autre et une disposition de l'esprit consistant à recueillir,
dans cette écoute, une vérité différente, complétant la sienne propre, pour que
celle-ci se dépasse, s’affine et constamment évolue.
Qui peut prétendre en effet détenir la vérité
absolue ?
Dans le débat public, aujourd'hui, paraissent plutôt
s'échanger les slogans des uns et des autres, sans jamais de remise en question
de leur pensée, comme de l'appréhension de la part de vérité qui peut se
trouver dans celle de l'autre.
Cela sans même parler de la rhétorique, l'art du
bien-dire, l'éloquence qui permet d'enjoliver encore la beauté d'une pensée ;
on braille plutôt qu’on ne disserte.
Il ne s'agit pas tant d'appréhender la vérité que
peut détenir l'autre que, dans la mesure du possible, de l'empêcher de la dire
pour asséner la sienne en un dogmatisme certain.
C'est pourtant dans les trésors de la réflexion
intime, à l'écoute des murmures du philosophe et des historiens que l'on se
rapproche le plus de la vérité humaine.
Et, curieusement, la fureur médiatique,
l'information à outrance assénée sans recul, nous en éloignent et nous rapprochent même, par cette virtualité
violente, d’une nouvelle barbarie
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