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jeudi 17 juillet 2014

La mesure de la pensée au risque de la lapidation réseautale.



 
Il n’existe pas de raison particulière de penser qu'hier, c'était mieux qu'aujourd'hui.
Le monde est plus riche et malgré tout plus paisible qu’hier, comme d'ailleurs notre société française.
Chaque temps à ses travers,  le nôtre porte en lui la richesse et la faiblesse de la communication réseautale qui fait, semble-t-il, que l'immédiateté prédomine sur la mesure de la pensée.

Ainsi, il y a quelques semaines, cet enfant mort dans un centre, mort imputée à de l'eau non potable.
Le recul aurait conduit à penser que les contrôles effectués auraient généré, si danger il y avait, la fermeture du centre.
Les analyses aujourd'hui paraissent dire que l'eau ne serait pas incriminée, mais les réseaux sociaux ont déjà assassiné le centre en question.
Un peu de mesure n'aurait-il pas été utile ?

Ainsi, une ex élue du Front National est condamnée à neuf mois de prison ferme pour des propos malsains contre la garde des sceaux.
Peine plus sévère que celles imposées parfois à ceux qui sont condamnés pour des actes, de violence notamment.
La pensée punie plus que l’acte ?
Les réseaux sociaux immédiatement se félicitent, au nom de l'antiracisme.
Mais Madame Morano demande que Guy Bedos qu'il l’a injuriée soit condamné à la même peine.
Et pourquoi pas ?
Où mettre le curseur ?
La mesure n'appelle-t-elle pas à s'interroger, au-delà des opinions de chacun, sur la frontière qu'il y a entre la sanction de ce qui est pénalement répréhensible et le délit d'opinion ?
Ne voit-on pas le danger qu'il y a à appeler à la sévérité pénale, à la prison, contre celui qui pense mal ?

Ainsi, on dit que l'antisémitisme renaît en France.
Pour ma part je ne crois pas qu'il ait jamais disparu, simplement contenu par le bon fonctionnement de la république.
Bon fonctionnement aujourd'hui altéré.
Peut-on dire, cependant qu'il faut combattre sans pitié l'antisémitisme, mais que pour autant les méthodes de la LDJ sont condamnables, voire provocatrices ?
Peut-on dire que combattre l'antisémitisme n'empêche pas de penser que la colonisation menée par l'État d'Israël en Cisjordanie fait que jamais un État palestinien ne sera viable, quoi qu'il puisse être dit et que l'on s'oriente, doucement vers l'abandon de cette idée pour aller vers un État binational, vers une catastrophe.
Et dire cela, n'est pas particulièrement être antisémite, lucide plutôt.

Il paraît que la France est le pays des lumières.
On se dit parfois qu'il serait bien de les rallumer.


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