Monsieur Montebourg
veut donc s'attaquer aux professions réglementées et il a cité, dans un
discours hier, les greffiers des tribunaux de commerce, les huissiers et les
avocats.
Monsieur Montebourg a
été avocat qui n'est désormais plus qu'avocat de lui-même.
L'un des archaïsmes
de notre république est de nommer ministre des personnes en fonction de jeux
politiques et non de leur compétence car, franchement qu'est-ce que ce Tartarin
de Paris comprend à l’économie ?
La question des
professions réglementées est pendante depuis environ un demi-siècle et pose la
problématique des charges et des tarifs.
Monsieur Rueff en
parlait déjà au milieu du siècle dernier.
Ces charges que
l'État créé, en nombre limité, qui ont une valeur financière importante et dont
les membres, protégés en nombre, sont, en plus, rémunérée par le biais d'un
tarif incontestable.
Ainsi les notaires
viendront vous dire qu'il ne leur est
pas permis de consentir un rabais, leur tarif l'interdit.
Mais ils peuvent en
revanche percevoir des honoraires complémentaires sur lesquels en général ils
sont silencieux.
Il a dit quoi à ce
sujet, Tartarin ?
À ma connaissance les
seuls avocats concernés par la notion de charge sont les avocats au Conseil
d'État et à la Cour de Cassation et peut-être l’incompétent Montebourg
voulait-il parler d’eux.
En tout état de cause
dire de professionnels qu'ils captent les revenus des Français est une
indécence surtout avec ce que révèle actuellement la presse quant aux moeurs
des politiques et Tartarin Montebourg fait probablement partie de ceux qui
déclarent une vieille voiture parce qu'un chauffeur et une voiture de fonction,
ça ne se déclare pas chez ces nuisibles là.
Cela étant la
profession d'avocat est aujourd'hui ulcérée.
Je parle de cette
profession dont le nombre a augmenté de 40 % en 10 ans, qui est insultée régulièrement
par la classe politique (laquelle pourtant se précipite pour devenir avocat et
aller à la soupe), qui est mal rémunérée au titre de l'aide juridictionnelle, qui
est systématiquement soupçonnée de tout.
Parce que dans ce
pays devenu administration, la profession libérale, c'est le mal qui s'en met
plein les poches.
Il paraît que ce
matin Tartarin Montebourg a dit, s'agissant des avocats, que ce qui était en
cause, c'était la postulation.
Que n'eût-il fait
alors preuve de plus de décence, hier ?
La postulation, c'est
le fait pour un avocat d'une ville, s'il doit traiter un dossier devant le
tribunal de grande instance autre que celui de son barreau, de devoir faire
appel à un autre avocat, dit avocat postulant.
Très franchement,
cela ne génère pas de vrais surcoûts, la rémunération de ce postulant étant
modique et parfois prise en charge par l'avocat qui le saisit dans son dialogue
avec son client.
On peut discuter de
la nécessité de supprimer cette postulation, après tout, cela est possible
puisque la procédure est devenue électronique.
C'est vrai qu'il n'y
a pas forcément nécessité avoir un postulant à Aix quand on est avocat à Marseille,
ou l'inverse.
En revanche s'il
s'agit d'un dossier à l'autre bout de la France, il y aura probablement
toujours nécessité pratique de s'adresser un correspondant.
Sauf peut-être les
très grands cabinets qui rêvent de l'abolition de la postulation depuis
longtemps.
L'autre question
c'est la suppression de l'état de frais, sorte de tarif résiduel que les
avocats peuvent percevoir devant le tribunal de grande instance en complément
de leurs honoraires.
Honnêtement, si l'on
fait la chasse aux tarifs (et elle est nécessaire), la suppression des états de
frais paraît aller dans ce sens.
Mais, si les propos
emportés et enflés de Tartarin Montebourg à l'encontre des avocats ne visaient
en fait qu'une petite réforme de la postulation, il n'était pas nécessaire
d'avoir l'insulte à la bouche sur la captation des revenus.
En plus, qu'est-ce
que cet homme-là était artificiel et enflé dans l'articulation de son discours !
C’était la grenouille
qui se voulait président
Pauvre chéri, c’est
pas demain la veille !
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