Laissons de côté les
mots policés, ne cherchons pas même en eux la poésie qu’ils pourraient contenir en l’espèce, mais donnons-leur le
tranchant de la lassitude qu’inspire les hypocrites, les ignares, les
pharisiens et les Parisiens, les paresseux, les convenus, les lâches ; tous ceux
qui jour après jour nous pourrissent la vie.
Il manque pour le
dire les mots de Céline.
La crèche, la belle
affaire.
On me dirait un
crucifix et tous les parangons de la laïcité auraient raison, manifestement.
Mais la crèche est un symbole plus complexe, avec l’âne et le bœuf participant en fait de traditions
séculaires, et pas uniquement chrétiennes, mais païennes aussi, en une
continuité ininterrompue des traditions occidentales.
Ce qui nous gonfle
les roubignolles, dans ce débat, c’est que les maîtres à penser n’ont pas de
maîtrise. Derrière la crèche sont inscrites des traditions de terre dont on ne
voit pas très bien pourquoi il faudrait les supprimer ; bien au contraire,
elles sont notre colonne vertébrale intellectuelle.
Sauf à dire qu’ont
raison, ceux qui soutiennent que certains intellectuels, par sottise, par
ignorance, veulent créer un supermarché
de la pensée où toute chose serait égale à l’autre ; ces imbéciles doctes se faisant là complices du monde marchand
anglo-saxon qui ne veut pas de citoyens, mais seulement des consommateurs.
Les sots !
Foutons donc un peu
la paix à la crèche, et que Caroline Fourest s’occupe des femens, ce néant dépoitraillé qui révulse la raison et
qui parait donc moins nuisible que l’âne et le bœuf.
Et puisqu’on y est,
foutons la paix aux avocats.
L’avocat, c’est comme
la crèche ; il s’inscrit dans une tradition séculaire symbolisée par sa robe
noire et je sais bien qu’elle n’est pas forcément glamour, appétissante, sexy,
érotique. Et non, nous ne sommes pas nus dessous, sauf peut-être lors de
quelques jeux érotiques, mais ça ne vous
regarde pas !
La robe témoigne
aussi du lien de cette profession avec la terre et elle témoigne de ceux qui l’ont
exercée avec talent et dont les noms viennent à l’esprit, qui évoquent les
assises, pas les conseils d’administration !
Alors, là encore le monde marchand anglo-saxon regarde d’un
mauvais œil cette activité vieillotte, ces ringards de province qui puent le camembert ; et on veut aujourd’hui
créer un nouvel avocat salarié en entreprise : le nase.
Tout ça, voyez-vous,
parce que les chefs du barreau de Paris ne veulent pas que les juristes d’entreprises bénéficient d’un légal privilège,
à l’instar des juristes anglo-saxons.
Moi, je ne crois pas
forcément toujours à l’opposition entre Paris et la province, mais à l’opposition
entre ceux qui pensent homme et ceux qui pensent argent.
Il n’y a pas là de jugement porté, mais un mode de raisonnement différent.
Ceux qui gouvernent
la profession se sont, de toute façon, depuis des décennies trompés ; qu’on
les pende par les couilles. C’est pas beau ? m’enfouti !
Ils ont cru qu’en
augmentant le nombre des avocats, on augmenterait le chiffre d’affaire global,
et donc particulier, des avocats et donc que la profession serait puissante (et
donc eux aussi), ce qui s’avère faux et ce que n’importe quel avocat de quartier aurait pu leur expliquer.
Alors, le nombre d’avocats
a augmenté de 40 % en dix ans, pas seulement me semble-t-il parce qu’elle est
ouverte à la concurrence, mais aussi par une erreur d’appréciation de ceux qui la gouvernent qui n’ont pas mesuré à quel
degré de paupérisation cela conduisait mathématiquement.
Ce sont les mêmes qui
ont supprimé le stage obligatoire pour les jeunes avocats, et je me souviens
ici, moi ringaravocat , avoir discuté avec un président national de l’UJA il y a plus de 10 ans qui me disait que c’était
les grands cabinets qui le voulaient ; ça sert la piétaille, ça s’exploite.
On y revient aujourd’hui.
Evidemment, quel
massacre !
Alors on nous dit maintenant
qu’il faut avaler, anacondas du droit,
la profession de juristes d’entreprises et en faire des avocats, qui seraient donc …sur une liste spéciale.
C’est inepte : cela
va déséquilibrer encore plus la profession, instaurer un apartheid entre
avocats, ceux qui sont en entreprise,
les riches et les puissants, ceux qui
sont au tribunal.
S’il faut deux listes
d’avocats, c’est tout simplement parce que ce sont deux professions différentes
et l’erreur que commet à nouveau une partie de la profession d’avocats est de
vouloir avaler une autre profession, sans se rendre compte que si cela
intéresse le cercle Montesquieu, ou quelques puissants cabinet anglo-saxons, de
fait, cela n’est pas le souhait des juristes d’entreprise, ni des avocats dont il faut ici rappeler que,
dans leur majorité ils exercent sous la
forme traditionnelle avec toujours un lien, majoritairement, avec le tribunal.
Et que c’est utile au
pays !
Et qu’il y en a assez
de voir ceux qui se sont toujours trompé vouloir continuer impunément leur œuvre nuisible.
Si l’on fabrique par
vanité une profession majoritairement sans lien avec le tribunal, ce ne sera
pas la profession d’avocat, c’est bête comme chou !
Eh bien moi je pense
qu’il vaut mieux que les juristes d’entreprises
soient une profession différente, même concurrente ; plutôt que jour après jour
voir les avocats se faire hara-kiri avec de grands mots, de grands discours, de
grands perspectives toujours réduites à néant.
L’avocat est comme la
crèche, il ne demande qu’à vivre et que les nuisibles de tous poils lui foutent
la paix.
C’est pour ça qu’il
est dans la rue à Paris, pendant que le bâtonnier de Paris va rallumer la
flamme du soldat inconnu ; mais il se prend d’ailleurs pour qui celui-là ?
Même au soldat
inconnu, il casse les burnes…
Faut arrêter la tisane du Far West mon vieux !
RépondreSupprimerMathieu
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerVoilà l'expression même de la justesse du propos. Passons l'anonymat, adapté à une pensée éponyme, passons l'absence de réponse, autre que péremptoire , pour observer que la référence est anglo-saxonne. Mon ami anonyme, il fallait oser la cervoise !
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