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vendredi 12 décembre 2014

Nouvel avocat en entreprise: explosion des primes d'assurance des avocats?



Cela fait deux fois, dans le journal les Échos, que je lis des articles paraissant montrer du doigt l’archaïsme des avocats de France qui ne souhaitent pas voir instituer le nouvel avocat salarié en entreprise, le désormais célèbre NASE.

Le premier article était rédigé par un avocat au barreau de Marseille, enfin, ancien directeur juridique d’une grande entreprise, avocat depuis quelques petits mois, qui, après être venu prendre la soupe des jeunes avocats en difficulté, prenait donc soin de cracher dans celle qui restait.
Le deuxième, d’un avocat d’entreprise… américain.

Je sais bien que le bâtonnier de Paris, l’homme qui traite des plus gros dossiers de la planète, à moins que ce ne soit sa tête qui soit la plus grosse de la planète à force d’enflure, est très favorable au NASE .
Mais il est significatif que les faveurs viennent du monde anglo-saxon.
En quoi le système américain serait-il meilleur que le système français ?
Je ne sache pas que la justice américaine, avec son couloir de la mort, soit un exemple.
Je ne sache pas qu’il faille d’ailleurs importer les émeutes raciales, ou le KKK.

Encore une fois, qu’il faille protéger mieux les juristes français en leur permettant une confidentialité se conçoit, mais le raisonnement qui consiste à dire qu’ils doivent devenir avocat est un raisonnement mercantile de certaines structures professionnelles.
D’ailleurs, une commission parlementaire sauf erreur, doit rendre un rapport le 16 décembre, défavorable à ce système, eu égard aux dangers évidents qu’il présente en termes d’indépendance.

Mais je voudrais, devant la volonté de puissance du barreau de Paris, qui souhaite donc que les nouveaux avocats en entreprise dépendent des ordres poser une question toute simple : est-ce là le moyen d’éradiquer les avocats pauvres, ces importuns puants ? ces sans-dents ?
Car nous savons, qu’à l’inverse du monde de l’entreprise, où une bêtise du salarié relève de l’assureur de l’entreprise, une bêtise de l’avocat relève de son assurance, et celle-ci en général est souscrite de manière groupée par les ordres des avocats pour mutualiser les montants des primes et les réduire.
Si donc le nouvel avocat salarié en entreprise dépend des ordres avocats, cela signifie qu’il dépendra des assurances de responsabilité souscrite par ceux-ci.
On peut imaginer intéressant d’ailleurs pour une entreprise de faire payer un sinistre par l’assurance des avocats…
Mais, surtout, nous savons des professions, à risque, dans lesquelles le montant des primes d’assurance se chiffre en dizaines de milliers d’euros.
Pardon, mais les nouveaux avocats en entreprise que l’on nous vend, cela peut être aussi ceux qui, dans les grands groupes, ont entre les mains les plus gros dossiers de la planète qui échapperaient à Monsieur Pierre-Olivier Sur.
Et un sinistre, du genre de celui d’ENRON, combien cela coûterait-il aux assurances des avocats ?

Autrement dit, dès leur arrivée, les nouveaux avocats en entreprise ne vont-ils pas générer immédiatement une hausse stratosphérique des primes d’assurance.
Dis voir, avocat de Paris, toi qui ne vas pas voter aux élections ordinales et qui laisse ton ordre dirigé par l’âme américaine, cela te plairait d’avoir une prime d’assurance qui passe à 50 000 € ?

Si quelqu’un, dans la stratosphère, croise le bâtonnier de Paris et ses amis, voudra-t-il avoir l’amabilité de poser la question de l’assurance ?
Parce que voyez-vous, si tel est le cas, prévisible de cette augmentation, cela signifie qu’il n’y aura plus d’avocats modestes, ils n’auront plus les moyens d’exercer la profession.
Et alors celle-ci enfin sera composée de gens honorables.
Voulez-vous encore une coupe de champagne ?

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