Je lui dis : « Monsieur, quand votre affaire sera
appelée par le juge, demandez à votre femme de venir me chercher dans la salle
d’audience en face où je me trouverai pour d’autres dossiers»
C’était le locataire en voie d’expulsion, l’adversaire.
« Elle ne pourra pas, elle a Alzheimer » a-t-il
répondu.
C’est vrai que ce vieil homme la tenait par la
main, au-delà de la tendresse.
« Vous avez un bailleur bienveillant » lui dit
plus tard le juge, sur la question des délais.
Le sourire de cette femme, présente mais absente,
entraînait la compassion.
Et puis, les délais qu’accorde le juge ont la douceur
de la justice.
Une seule échéance manquée et le couperet de l’expulsion
tombe.
La bienveillance ne change rien à l’âpreté des
destins.
Elle la rend plus supportable.
C'est d'une tristesse affligeante ! :(
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