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dimanche 9 avril 2017

Sincérité et mensonge, quel choix?




Oui ou non ?

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La loi punit la médisance et les mœurs  les plus sévères s’accordent ici avec la loi. Cela fait voir que la pleine franchise, à tout propos, à l’égard de tout et de tous, n’est pas louable. Le témoin doit la vérité au juge, mais non à n’importe qui. Personne n’approuvera que l’on rappelle une ancienne faute, maintenant expiée et réparée. Il est donc bon souvent de se taire ; et se taire, à la rigueur, c’est déjà mentir. Mais la sincérité n’est point à ce niveau-là. Qu’on n’essaie même pas de dire que l’on doit toute sa pensée à son ami. Quelle duplicité et lâcheté souvent dans cette morale qui veut être rigoureuse, et que l’on ne peut formuler pourtant sans un mensonge à soi-même ! Quoi ? Je dois dire à mon ami que je lui vois l’amaigrissement, la fatigue, la vieillesse, de plats discours, ou de ces répétitions machinales, signes fâcheux de la faiblesse ou de l’âge ? Vais-je même lui dire que je pense à une faute depuis longtemps pardonnée, si j’y pense ? Ou bien si je remarque en lui quelque disgrâce physique à laquelle je n’ai pu m’accoutumer, vais-je le lui dire ? Non pas. Mais au contraire je lui dirai ce qui peut éveiller le meilleur de lui, et ainsi consoler l’autre. Ou bien vais-je rappeler les vices ou les lâchetés d’un mort que l’on pleure ? Il y aurait pourtant lâcheté quelquefois à ne pas les voir, à les couvrir ; oui, mais lâcheté plus grande à les dire.

Alain

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