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dimanche 18 janvier 2015

Libres pensées.


Laissez-moi risquer quelques pensées, en ce dimanche ensoleillé, jour de poule au pot, enfin je ne sais pas; ici, on ne veut plus que je me risque à la cuisine, mais je me risquerai pourtant.
Après les morts de ce début janvier, la France débat, se débat; mais le monde aussi; la planète est village aujourd'hui.
Comme l'aile du papillon génère des conséquences climatiques à l'autre bout de la planète, la couverture d'un hebdomadaire français génère des mouvements en Afrique et ailleurs.

On peut tout à la fois rappeler qu'en République le blasphème n'existe pas et défendre le droit à la caricature, sous la réserve des sanctions de la loi en cas d'injure ou autre, mais reconnaître que mettre en une, dans le numéro dernier de Charlie-Hebdo une caricature de Mahomet n'est pas sans lien avec les morts du Niger et les églises brulées qui ont suivi. Et se dire que quand l'incendie est là et que le monde est un village, c'était à prendre en compte.

On peut penser la nécessité absolu de ne plus laisser faire les recruteurs de djihadistes, notamment sur le net, mais rappeler que, vous savez, nous sommes le pays des droits de l'homme, de la séparation des pouvoirs et ne pas vouloir que la France suive le chemin américain. Et à cet égard, quand le parlement vote, comme un seul homme, le blocage de sites internet par l'administration, sans intervention du juge, il y a un danger pour nos libertés.

On peut regretter que, depuis des décennies, la justice, gardienne des libertés, soit laissée sans moyens et que tout soit fait, année après année, pour s'en passer, par extension du rôle de l'administration.

C'est le contraire qu'il faudrait faire, en démocratie!

On peut aussi regretter que la laïcité ait été délaissée au profit du choix communautariste, car c'est cela qui s'est passé, par conviction ou lâcheté.
La laïcité à la française est une particularité dans le monde, dont nous pouvons être fiers.
Il faut la réaffirmer, à l'école, dans l'entreprise, dans les services publics, avec courage.

Dans l'éducation, cela a un sens précis.
D'abord étendre à l'enseignement supérieur les dispositions interdisant les signes religieux ostensibles comme le voile, qui est symbole de la soumission de la femme, mais tous les autres.
Ensuite, une question. L'éducation scolaire doit, comme le voulait Jaurès, être le monopole de la république et ne pas être soumis aux religions.
Il ne s'agit pas de supprimer l'enseignement privé, surtout vu l'échec de l'enseignement public qui n'a, du mammouth, pas que la taille, mais aussi l'inadaptation.
L'enseignement privé, sous contrat d'association avec l'État, est de fait sous son contrôle strict, il n'a plus le choix de rien, et c'est bien.

Mais il existe des établissements sans contrat, rares car couteux et de temps à autre, on parle d'établissements, toujours catholiques d'ailleurs... à tendance sectaire.

N'est-il pas temps de n'accepter que des établissements sous contrat d'association, coulés dans le moule républicain?
Car le danger communautariste vient aussi d'un enseignement confessionnel qui peut avoir tendance à se développer.

Réaffirmer la république, c'est réaffirmer ses valeurs fondamentales; toutes.

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