Laissez-moi
risquer quelques pensées, en ce dimanche ensoleillé, jour de poule
au pot, enfin je ne sais pas; ici, on ne veut plus que je me risque à
la cuisine, mais je me risquerai pourtant.
Après
les morts de ce début janvier, la France débat, se débat; mais le
monde aussi; la planète est village aujourd'hui.
Comme
l'aile du papillon génère des conséquences climatiques à l'autre
bout de la planète, la couverture d'un hebdomadaire français génère
des mouvements en Afrique et ailleurs.
On
peut tout à la fois rappeler qu'en République le blasphème
n'existe pas et défendre le droit à la caricature, sous la réserve
des sanctions de la loi en cas d'injure ou autre, mais reconnaître
que mettre en une, dans le numéro dernier de Charlie-Hebdo une
caricature de Mahomet n'est pas sans lien avec les morts du Niger et
les églises brulées qui ont suivi. Et se dire que quand l'incendie
est là et que le monde est un village, c'était à prendre en
compte.
On
peut penser la nécessité absolu de ne plus laisser faire les
recruteurs de djihadistes, notamment sur le net, mais rappeler que,
vous savez, nous sommes le pays des droits de l'homme, de la
séparation des pouvoirs et ne pas vouloir que la France suive le
chemin américain. Et à cet égard, quand le parlement vote, comme
un seul homme, le blocage de sites internet par l'administration,
sans intervention du juge, il y a un danger pour nos libertés.
On
peut regretter que, depuis des décennies, la justice, gardienne des
libertés, soit laissée sans moyens et que tout soit fait, année
après année, pour s'en passer, par extension du rôle de
l'administration.
C'est
le contraire qu'il faudrait faire, en démocratie!
On
peut aussi regretter que la laïcité ait été délaissée au profit
du choix communautariste, car c'est cela qui s'est passé, par
conviction ou lâcheté.
La
laïcité à la française est une particularité dans le monde, dont
nous pouvons être fiers.
Il
faut la réaffirmer, à l'école, dans l'entreprise, dans les
services publics, avec courage.
Dans
l'éducation, cela a un sens précis.
D'abord
étendre à l'enseignement supérieur les dispositions interdisant
les signes religieux ostensibles comme le voile, qui est symbole de
la soumission de la femme, mais tous les autres.
Ensuite,
une question. L'éducation scolaire doit, comme le voulait Jaurès,
être le monopole de la république et ne pas être soumis aux
religions.
Il
ne s'agit pas de supprimer l'enseignement privé, surtout vu l'échec
de l'enseignement public qui n'a, du mammouth, pas que la taille,
mais aussi l'inadaptation.
L'enseignement
privé, sous contrat d'association avec l'État, est de fait sous son
contrôle strict, il n'a plus le choix de rien, et c'est bien.
Mais
il existe des établissements sans contrat, rares car couteux et de
temps à autre, on parle d'établissements, toujours catholiques
d'ailleurs... à tendance sectaire.
N'est-il
pas temps de n'accepter que des établissements sous contrat
d'association, coulés dans le moule républicain?
Car
le danger communautariste vient aussi d'un enseignement confessionnel
qui peut avoir tendance à se développer.
Réaffirmer
la république, c'est réaffirmer ses valeurs fondamentales; toutes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire