Au lever du soleil, les populations recueillies et émues de patriotisme se formèrent en colonnes à la sortie des temples, sous la conduite des maires, des curés, des instituteurs, des juges de paix, des citoyens influents, s'acheminèrent par villages et hameaux aux chefs-lieux d'arrondissement, et déposèrent dans les urnes sans autre impulsion que celle de leur conscience, sans violences... les noms des hommes dont la probité, les lumières,
la vertu, le
talent et surtout la modération leur inspiraient le plus de confiance pour le
salut commun et pour l'avenir de la République.
Il en fut de
même dans les villes. On voyait les citoyens riches et pauvres, soldats ou
ouvriers, propriétaires ou prolétaires, sortir un à un du seuil de leurs
maisons, le recueillement et la sérénité sur leurs visages, porter leurs
suffrages écrits au scrutin... les déposer dans l'urne et revenir avec la
satisfaction peinte sur les traits comme d'une pieuse cérémonie.
Lamartine, histoire de la révolution de 1848
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