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vendredi 30 mai 2014

Marisol, les avocats dépriment!



Sur 104 professions analysées, les avocats ont 3,6 fois plus à risque de tomber en dépression que les autres selon un article de DROIT-INC.
Et encore, au Québec, sans parler de la France qui est elle-même devenue un pays dépressif.
Mais, c'est vrai, que l'avocat est devenu un peu homme à tout faire qui doit être juriste, informaticien, gestionnaire, commercial et plombier.
Le métier d'avocat, je parle de l'avocat normal, celui de province, de quartier, est au contact de la population telle qu'elle est.
Il voit bien, lui ceux qui ne s'en sortent plus, les déclassés dont on nie parfois la réalité, ceux aussi, élevés au biberon de la solidarité étatique et qui, ce n'est nullement leur faute, ont du mal à concevoir l'avocat comme autre chose qu'une énième assistante sociale.
En fait, l'avocat est au contact de cette exaspération frontale, de cette misère qui monte, de cette désespérance qui affole.
Alors parfois il se dit qu'il faudra bien que ceux qui dirigent finissent par considérer qu'il faut calmer leur administration, calmer le diktat des associations et écouter un peu ce que dit le peuple.
Bien sûr, ainsi, la sécurité routière c'est important, mais n'est-il pas autre chose à faire qu'à ne penser qu'à réduire la vitesse autorisée sans jamais, notamment, s'attaquer à la question des points noirs ?
Mais il est tellement facile de continuer à culpabiliser le conducteur plutôt que de responsabiliser l'administration.
Bien sûr, le tabac c’est mal, mais n’est-on pas un peu dans l'excès d'infantilisation aussi de la population quand  la brave Marisol Touraine, alors que le pays n'en peut plus, vient  expliquer qu'elle va anonymiser  les paquets de cigarettes.
Cela satisfera encore les associations et évitera de changer les logiciels de pensée, mais croit-on vraiment que celui qui a envie de fumer s'arrêtera ?
Quelle blague facile!
N'y a-t-il pas un moment où la coercition dans chaque acte quotidien du français devient particulièrement excessive et, ajoutée à l'incapacité de répondre aux demandes du peuple, ne fait que générer une profonde révolte ?
Certes, le propos n'est peut-être pas convenable, ou plutôt convenu, mais quand la révolte du peuple se manifeste désormais dans les urnes, il devient urgent de l'écouter plutôt que de vouloir à tout prix continuer à l'éduquer.
C'est aussi ce comportement infantilisant de ceux qui gouvernent qui ont, par ailleurs, perdu leur légitimité faute d’exemplarité, qui devient maintenant dangereux pour, même, l'idée démocratique.
Mais, peut-être, finalement, que je suis devenu avocat dépressif.
Dis, Marisol, tu fais quoi pour moi?

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