Sur 104 professions analysées, les avocats ont 3,6 fois plus
à risque de tomber en dépression que les autres selon un article de DROIT-INC.
Et encore, au Québec, sans parler de la France qui est
elle-même devenue un pays dépressif.
Mais, c'est vrai, que l'avocat est devenu un peu homme à
tout faire qui doit être juriste, informaticien, gestionnaire, commercial et plombier.
Le métier d'avocat, je parle de l'avocat normal, celui de
province, de quartier, est au contact de la population telle qu'elle est.
Il voit bien, lui ceux qui ne s'en sortent plus, les
déclassés dont on nie parfois la réalité, ceux aussi, élevés au biberon de la
solidarité étatique et qui, ce n'est nullement leur faute, ont du mal à
concevoir l'avocat comme autre chose qu'une énième assistante sociale.
En fait, l'avocat est au contact de cette exaspération frontale, de cette misère qui monte, de cette désespérance qui affole.
Alors parfois il se dit qu'il faudra bien que ceux qui
dirigent finissent par considérer qu'il faut calmer leur administration, calmer
le diktat des associations et écouter un peu ce que dit le peuple.
Bien sûr, ainsi, la sécurité routière c'est important, mais
n'est-il pas autre chose à faire qu'à ne penser qu'à réduire la vitesse
autorisée sans jamais, notamment, s'attaquer à la question des points noirs ?
Mais il est tellement facile de continuer à culpabiliser le
conducteur plutôt que de responsabiliser l'administration.
Bien sûr, le tabac c’est mal, mais n’est-on pas un peu dans
l'excès d'infantilisation aussi de la population quand la brave Marisol Touraine, alors que le pays
n'en peut plus, vient expliquer qu'elle
va anonymiser les paquets de cigarettes.
Cela satisfera encore les associations et évitera de changer
les logiciels de pensée, mais croit-on vraiment que celui qui a envie de fumer
s'arrêtera ?
Quelle blague facile!
N'y a-t-il pas un moment où la coercition dans chaque acte
quotidien du français devient particulièrement excessive et, ajoutée à l'incapacité
de répondre aux demandes du peuple, ne fait que générer une profonde révolte ?
Certes, le propos n'est peut-être pas convenable, ou plutôt convenu,
mais quand la révolte du peuple se manifeste désormais dans les urnes, il
devient urgent de l'écouter plutôt que de vouloir à tout prix continuer à
l'éduquer.
C'est aussi ce comportement infantilisant de ceux qui
gouvernent qui ont, par ailleurs, perdu leur légitimité faute d’exemplarité, qui
devient maintenant dangereux pour, même, l'idée démocratique.
Mais, peut-être, finalement, que je suis devenu avocat
dépressif.
Dis, Marisol, tu fais quoi pour moi?
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