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dimanche 16 mars 2014

Comme une olive mûre.


'Penser sans cesse à la mort de tant de médecins qui avaient eux-mêmes si souvent froncé le sourcil au lit des malades, de tant d'astrologues mathématiciens qui avaient cru faire merveille en pronostiquant la mort des autres ; de tant de philosophes qui avaient composé tant de dissertations sans fin sur la mort et l'immortalité ; de tant de guerriers qui avaient tué tant de monde ; de tant de tyrans qui, avec une férocité hautaine, avaient usé du droit de vie et de mort comme s'ils eussent été eux-mêmes immortels ; enfin à la mort de tant de cités ; car les cités meurent aussi, on peut dire ; témoins Hélice, Pompéi, Herculanum, et cette foule d'autres villes, qu'on ne saurait compter. Repasse en ta mémoire les gens que tu as toi-même connus mourant l'un après l'autre ; celui-ci menant le deuil de celui-là, et bientôt enseveli lui-même par tel autre, qui succombe à son tour ; et tout cela en quelques instants ! Pour le dire en un mot, il faut toujours considérer les choses humaines comme éphémères et de bien peu de prix. On doit donc passer ce moment imperceptible de la durée conformément à la nature et quitter la vie avec sérénité, comme une olive mûre, qui tombe en remerciant la terre qui l'a produite et en rendant grâces à l'arbre qui l'a portée."
Marc-Aurèle
En attendant pour se préparer à l'extrémité dernière , peut-être que le gâteau du dimanche serait bienvenu...

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