Je n'aime guère, l'avouerais-je, Nicolas Sarkozy.
Il existe, chez cet homme, une agressivité et une vulgarité
de comportement qui font présager une vulgarité conceptuelle, ajoutée à un égotisme
absolu.
Pourquoi faut-il que dans chaque discours qu'il prononce, il
parle de lui et de ses états d’âme ?
Son retour ne serait pas une bonne chose, les défauts de son
comportement sont les mêmes, voire ont été amplifiés par l'échec et la France,
l'oublie-t-on, n’aime pas les restaurations.
Il avait été élu pour faire les grandes réformes dont notre
pays enkysté avait besoin, après les
règnes endormis de François Mitterrand et de Jacques Chirac, et avant la venue
de l’homme au scooter.
La réforme constitutionnelle de 2008 était une chance
offerte pour rénover le pays ; j'ai le sentiment qu'il s’est agi de permettre au président de parler devant le
congrès comme chez les Américains…
Les mots, laids, que ce président avait prononcés pendant
son mandat restent en mémoire et
notamment la culture des petits pois, nos amis les juges, ces Parfaits au sens Cathare du terme.
Parfois, le citoyen lassé se dit que le pays crève de ses
conservatismes, de ses administrations, de ses corporatismes.
Et s'il est une profession
corporatiste, c’est bien celle de juge.
Il est fascinant de voir, dans les émissions de télévision,
que vous n’entendrez jamais un magistrat venir dire que son corps a fauté et,
collectivement, la magistrature paraît bien arrogante.
Il est fort possible en effet qu'il y ait une volonté de
faire tomber Nicolas Sarkozy, avec les meilleurs sentiments du monde, mais
teintés d'une forme de revanche à prendre.
Nicolas Sarkozy est un citoyen comme un autre, certes, mais
c'est aussi un ancien président de la république et il faut avoir le sens de la
mesure, de la proportion, de la culture républicaine issue de Montesquieu.
Nicolas Sarkozy, quand bien même ne l’aime-t-on pas, et
quand bien même son comportement politique serait sanctionnable n'est pas Al
Capone et le citoyen, malgré tout, ressent une forme de malaise devant ces
procédures à répétition pour des faits qui ne paraissent pas, peut-être, mériter
un tel dévouement empressés des magistrats, sauf à vouloir le faire
tomber, politiquement.
La magistrature est ce qu'elle est, mais il paraît que les
nominations intervenues dans les grands parquets ne sont pas innocentes, comme
il paraît que la déflagration issue du mur des cons se fait maintenant sentir.
Faut-il ici rappeler que les magistrats ne se sont aucunement excusés, n'ont pas vu de problème
particulier à qualifier de cons des citoyens français qu'ils poursuivent
ou jugent et faut-il encore rappeler que
la président du syndicat de la magistrature paraît offusquée d'avoir été mis en examen ?
Que n’a-t-elle démissionné de sa présidence ?
Environ 600 000 demandes sont adressées, chaque année,
aux opérateurs de téléphonies entre fadettes,
géolocalisations et écoutes téléphoniques.
Cette affaire est l'occasion de faire le point et de
réformer ce qu'il y a à réformer dans le souci des libertés individuelles.
On peut l’espérer avant que de gémir…
Si je n'aime guère Nicolas Sarkozy, force est cependant de
reconnaître son énergie et son talent politique que l'on aimerait voir mieux
employé ensuite.
Parler de Stasi est redoutablement efficace.
Que les députés de gauche ne s'en offusquent pas! Eux qui
ont voté une loi de programmation militaire contenant des dispositions
manifestement attentatoires aux libertés individuelles que les députés de
droite, cependant, les enfants de Sarkozy aussi, n'ont pas jugé utile de
déférer au Conseil constitutionnel.
Le citoyen a le sentiment que ce pays est devenu une
immense administration, où l'on écoute, où l'on interdit a priori les spectacles,
où l'on cherche à régir son comportement,
qu'il soit alimentaire, social, sexuel ou autre.
C'est l'élite dominante qui va dire à la femme et à l’homme
ce qu’ils doivent être et penser, sauf à être voués aux gémonies choisies par
elle.
Les libertés individuelles sont effectivement en danger et
faut-il rappeler que la France est l'un des pays les plus condamnés par la
justice européenne pour atteinte à la liberté d'expression ?
Si je n'aime guère Nicolas Sarkozy, je lui tire mon chapeau,
car cette expression de Stasi employée à
quelques jours d'élections municipales est remarquablement efficace et on voit
bien qu'elle génère l'affolement de ses adversaires.
Le pire de tout est que, de toute façon, quand la justice
fait condamner les hommes politiques qui ont fauté, vraiment et gravement, ceux-ci vont alors se représenter
aux élections, plus tard et seront élus…par le peuple souverain et amnésique.
Parfois je me dis que ce pays est en voie de balkanysation.
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