C’était donc hier la profession de foi de Fillotte.
J’ai cru, d’abord, que c’était la confirmation
car, de mon temps, qui était beau, elle précédait la profession de foi ;
mais cela a changé comme le sens des
carrefours
Nous partîmes donc tous deux, pour la basilique du Sacré-Cœur.
Nous avons emprunté des petites rue, car elle ne voulait
pas, (la loose !), que l’on la voit dans sa robe blanche ; le blanc
symbole du candidat à un état autre.
Je lui ai proposé, en vitrine, une combinaison de plongée,
découvrant alors qu’un regard bleu peut être noir.
La basilique du Sacré-Cœur, construite au XX ème fut construite
pour commémorer la peste de 1720 à laquelle Messieurs Gaudin et Guérini ont
survécu et en mémoire des combattants de la grande guerre.
J’ai bien dit à ma fille que, moi aussi, j’avais porté un
robe blanche, non point en perversion comme elle l’a immédiatement pensé mais
comme enfant de cœur que je fus au siècle dernier avant d’avoir des pensées salaces et
de les appliquer.
Mais c’était il y a longtemps, je me souviens plus dans cette
église, désormais, des cercueils de mes parents que d’une jeunesse dont il
reste une forme heureusement transmissible de mauvais esprit, c'est-à-dire d’esprit.
Fillotte processionna, conservant, la bourrique, une veste
grise, et n’ayant point les mains jointes : je les lui collerai à la
superglue.
Allez, la vie est un fleuve tranquille, dit-on ici, mais même
les fleuves peuvent être en cru ; c’est
Giono, je crois qui dit bien celles du Rhône, et cette cérémonie, un peu surannée
avait quelque chose de rafraichissant.
Bien sûr, l’étudiant de me demander pourquoi le Pape en coupole
faisait le salut nazi et observa que le père Gunther
était là.
Père ? Mais non ! « Sais pas, il est vieux »
fut la réponse rassurante alors pour le clergé ; les vieux sont des prêtres !
Il a été, dans l’homélie, du père Sevez sj, question d’amitié
et de présence.
Pour être franc, je n’ai pas vu Jésus dans ma chambre et
tant mieux, car il y a ma douce aussi et le coup de l’ange, on ne me le fait
pas à moi.
Mais penser, c’est dire non, et donc rentrer en dialogue
avec soi ou Soi, ou l’autre, ou l’Autre.
Donc, avec une présence
incertaine comme la reprise.
Cela m’a fait penser à Georges Steiner pour qui « lesprocessus de transformation déclenchés par l’esthétique sont évidents : de larencontre avec un poème, une pièce de théâtre, un roman, un tableau peut naîtreune interrogation sur les possibilités de la vie, sur les formes implicites del’être. La poésie, la littérature, la musique mettent les hommes et les femmesle plus directement en relation avec ce qui en eux, n’est pas eux. »
Réelles présences.
(Je précise ici, en incision pour ma famille, que je ne
parle pas, le matin, seul ; mais à l’Autre qui est en moi ; voila c’est
dit)
Force, prudence, tempérance et justice sont vertus cardinales…
La justice, je l’enrobe chaque jour ; l’intempérance m’enrobe
parfois…
Foi, Espérance et Amour-agapè sont vertus théologales…
Foi en ce quoi est assez important pour que l’on y consacre
une vie, pas forcément en Super-Jésus ; mais ce n’est pas cela qui compte.
L’important, c’est la liberté de la pensée qui a besoin de
lever les yeux vers ce qui est sage, fort et beau pour se sortir de la fange
des jours succédant aux jours.
Et si cela passe par une veste grise tranchant un blanc un
peu compassé ; c’est bien.
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